Récit détaillé Pérou

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17/06/2005

Départ de Arica

Nous quittons le parking de l'hôtel après une très bonne nuit. Nous avions comme "voisine de parking" une voiture Toyota de Chine et d'après toutes ses inscriptions, nous en déduisons qu'ils font le tour du monde en faisant étape dans les hôtels. Sortie sans problème du Chili, seule particularité de cette sortie, il faut acheter un formulaire à 0,6 € qui sert à dresser la liste des passagers. Ensuite ce formulaire sert de liaison jusqu'à l'entrée du Pérou. L'entrée au Pérou, un peu plus loin est plus longue (un peu plus d'1 heure pour les différentes démarches). Mais oh joie ! on ne nous demande pas le Carnet de Passage en Douane… ouf ! (cela nous aurait posé des problèmes par rapport à sa limite de validité). Cette arrivée au Pérou, au milieu d'un désert de sable jusqu'à Tacna, ainsi que la ville de Tacna nous rappelle un peu l'Afrique du Nord. Il y a même une jolie mosquée à l'entrée. Arrêt à Internet et pour déjeuner après avoir fait le plein (ici on mesure en galons !) Ensuite, la route vers Moquegua monte rapidement, par grands lacets à flanc de montagnes très belles et arides ; on atteint 4700 mètres. Nous renonçons à prendre la piste qui nous aurait conduit directement à Puno et préférons continuer sur la route de Desaguadero qui est toujours belle. Le coucher de soleil illumine ce paysage aride de pourpre, c'est un pur émerveillement.  Au péage nous demandons à des policiers où nous pouvons passer la nuit. Ils nous indiquent le poste du police du prochain village et nous demandent des cigarettes. Au village, après consultation du chef, un policier nous fait garer dans la cour du petit commissariat. On met de l'antigel dans le gasoil car il fait très froid et ça risque de geler cette nuit. Un plat de spaghettis et nous nous glissons sous les couvertures car il commence à faire froid dans Prosper.

Etape à Mazo Cruz (Pérou)

18/06/2005

Départ de Mazo Cruz

Lever à 7h, il fait –14,5° dehors et 12° dans Prosper. Record battu. Le chauffage a marché depuis 11h30 du soir (il faisait alors 1°). Nous avons dormi moyennement bien car nous sommes à 4000 mètres d'altitude ! Ici le temps est très sec (34% d'humidité seulement). Même le micro-ordinateur a du mal a démarrer ce matin, lui non plus n'aime pas le froid !

A 8h45, malgré le soleil qui chauffe très fort, il ne fait que –5°. Prosper se fait un peu prier pour démarrer mais consent à démarrer doucement. Au bout de 2 minutes, il tourne rond, bravo !  Avant de quitter Mazo Cruz, nous faisons un tour à pied au centre de ce petit village qui nous a accueilli. Une belle petite église toute blanche, la petite place du village sur laquelle, petit à petit, les habitants viennent s'asseoir au soleil pour se réchauffer (car ils n'ont pas de chauffage dans leurs petites maisons de terre). Les habitants nous sourient ou nous saluent… il faut dire que l'arrivée (même de nuit) de Prosper dans ce petit village de terre de l'altiplano n'est pas passée inaperçue. Nous disons au revoir à nos copains gendarmes et comme ils aiment les petits cadeaux nous leur offrons à chacun un cahier et un stylo, ce qui les ravit. En quittant Mazo Cruz, nous roulons entre 3900 et 4300 mètres, au milieu des monts à l'herbe jaunie par le gel. C'est une région d'élevage et nous admirons les petites maisons en terre avec leurs enclos pour les grands élevages d'alpagas. Les troupeaux sont déjà dans la nature avec leurs petits gardiens. Tous les lacs et ruisseaux sont bien sûr gelés et les limites des parcelles forment des dessins sur la montagne. Le ciel est d'une limpidité absolue et le soleil chauffe bien ce qui est appréciable. Dans ces toutes petites maisons en terre vivent les familles d'indiens Quechua, dans des conditions ancestrales : pas de chauffage (il n'y a pas de bois dans la région), pas d'électricité ni d'eau courante. Ils vivent de l'élevage des alpagas, des moutons : c'est l'altiplano péruvien dans toute sa splendeur. Les femmes portent le costume traditionnel : plusieurs jupes amples superposées, la couverture aux couleurs chatoyantes qui sert de "fourre-tout" nouée sur le dos et le chapeau melon. Nous traversons la ville frontière de Desaguadero, avec petit marché, petits stands pour se restaurer…. Un vrai festival de couleurs. Nous prenons la route de Puno après avoir passé une sorte de barrage (ça ressemblait à un bloqueo qui se mettait en place). Et, 500 mètres plus loin, nous découvrons le fameux Lac Titicaca ! Superbe sous le soleil, montagnes enneigées au fond. Nous sommes à 3820 mètres. Nous faisons la pause déjeuner avec une vue imprenable sur le lac. La route qui était en excellent état depuis Arica se dégrade très sensiblement sur les 150 Km qui nous séparent de Puno. A l'arrivée, on grille un feu rouge…c'est du moins ce que des policiers en patrouille nous disent…. Ils veulent nous amener au commissariat pour nous faire payer une amende. On essaie de discuter avec eux, de leur expliquer qu'on cherchait le nom de l'avenue et de ce fait qu'on roulait même pas à 20 Km/h…. on finit par leur demander s'ils aiment les touristes ou non ! si on doit payer une amende pour ça on quitte immédiatement le Pérou. Conciliabule avec le chef et ce dernier vient en personne nous présenter ses excuses et nous rendre le permis de conduire. Ils vont même jusqu'à nous accompagner jusqu'à l'hôtel Libertador que justement nous cherchions avant de soi-disant "griller" le feu. Nous suivons leur beau Toyota jusqu'à l'autre bout de la ville et sur le parking de l'hôtel ils nous saluent et nous demandent une contribution pour l'essence qu'ils ont consommée avant de repartir. L'Hôtel Libertador se trouve sur une presqu'île avec vue sur la ville. Il est beau… et cher (15 $US la nuit de stationnement…. Mais c'est un parking gardé !) Nous pouvons utiliser internet dans le business center… gratuitement car ils ont oublié de nous faire payer les 6 $ de droit d'accès ! Nous avions un mail de Jürgens qui nous informe que dans 2 jours la province de Puno sera bloquée par des barrages et manifestations. Nous avions prévu de rester 2 jours à Puno mais au vu de ces nouvelles nous décidons de partir dès demain matin en direction de Cusco où ils nous attendent.

Etape à Puno

19/06/2005

Départ de Puno

Nous prenons la route de bonne heure pour Cusco et avions oublié le décalage horaire : il est une heure de moins ici… donc 7h10 ! La route qui part de Puno est assez dégradée. Notre premier étonnement de la journée, nous l'avons à Juliaca où se tiennent d'immenses marchés en ce dimanche matin. Beaucoup de monde, des centaines de triporteurs taxis. Des centaines aussi de collectivos (van Toyota). Prosper se fraye difficilement un chemin au milieu de tout ça. Quelle animation ! Nous sommes toujours admiratifs devant les tenues très colorées des femmes, tantôt portant dans le dos des provisions, tantôt leur bébé. Et ces chapeaux melons perchés sur le sommet du crâne nous amusent toujours autant. Tout le long de la route, au bord, les gens attendent le passage des collectivos pour se rendre au marché. Apès Juliaca la route continue à être passablement dégradée. Elle longe à distance encore un moment le lac Titicaca qui se termine à quelques km de là. L'Altiplano à cet endroit est plus fertile. On y voit de la culture céréalière. Il y a aussi pas mal d'élevage de vaches et moutons. La route est toujours bordée de ces petites maisons en briques de terre : habitations de toute cette population de tout petits paysans. Environ 100 Km après Puno, la route devient bonne puis très bonne. Paysages toujours aussi agréables. Plus on avance vers Cusco, plus les villages paraissent plus "riches" (tout est relatif), mais des maisons en dur, avec toit de tuiles apparaissent. Il y a de l'eau… et donc de la verdure. Nous traversons des villages avec des marchés animés. La plaine est de plus en plus fertile et nous pouvons constater que le travail des champs, le battage du blé se font à la main. Les femmes lavent le linge à la rivière et le font sécher sur l'herbe. Nous voyons aussi à Combapata, une grande fête avec énormément de monde, de couleurs, de costumes traditionnels et de danses. La route continue à être bonne jusqu'au bout. La vallée, qui arrive sur Cusco est très fertile, verte, avec des forêts d'eucalyptus. Il y a une rivière qui court ce qui explique toutes ces cultures… Arrivés à Cusco, nous sommes un peu coincé par une grande fête sur notre trajet, nous devons faire un demi-tour acrobatique au fond d'une rue étroite. Nous arrivons cependant sans grand mal à l'Hacienda Llaullypata, Reserva écoturista privada où nous retrouvons Jürgens et Christine mais aussi Klaas et Willi que nous n'avions pas revus depuis Mendoza. En fait, le propriétaire des lieux n'a décidé de faire de ce coin sympa un camping que depuis quelques jours. Il faut même un peu piocher pour élargir le passage car Prosper est le premier grand CC à venir se poser ici. Soirée détente avec nos amis. On se raconte nos différentes péripéties depuis notre dernière rencontre.

Etape à Cusco

Du 20 au 30/06/2005

A Cusco

Après ces journées de route et bivouacs de fortune, nous apprécions cette étape de charme et la présence de nos amis. Nous pouvons descendre à pied à Cusco pour visiter cette ville très plaisante qui recèle beaucoup de vestiges coloniaux, de petites rues pittoresques, de boutiques d'artisanat, de cyber-cafés….  Au fil des jours, de nouveaux camping-car arrivent, 3 suisses, 1 hollandais, 3 allemands… heureusement, nous pouvons tous échanger en anglais.  Helmie et Gonna, les propriétaires, font faire des travaux pour aménager la petite maison d'amis qui se trouvent au fond du jardin afin que les campeurs puissent profiter d'un local convivial pour se retrouver le soir. 4 jours plus tard, nous pouvons inaugurer ce local : tout le monde est là et la bière coule à flot… quelle ambiance ! Pendant les quelques jours précédant le 24 juin, sur la place d'Armes à Cusco, se déroulent les différents défilés qui précèdent la fête de l'Inti Raymi. Les costumes sont magnifiques : les hommes portent les ponchos à dominantes rouges, les femmes mettent leurs costumes d'apparats très colorés, les enfants ne sont pas en restent et défilent aussi en dansant sur des musiques très gaies. Un vrai festival de couleurs et de joie. Le 24 juin, nous avons pu assister à la cérémonie de l'Inti Raymi qui se déroule dans le site sacré de Sacsahuaman. C'est le jour du solstice d'hiver dans l'hémisphère sud, donc le moment où le soleil est le plus éloigné de la terre. Ce jour là, les incas imploraient  le dieu soleil de revenir en effectuant de grandes incantations. Tous les rituels de l'époque inca sont reconstitués au cours de cette cérémonie qui se déroule en langue Quechua et à laquelle participe un grand nombre d'acteurs et danseurs en costumes incas. L'intérêt de cette fête vaut autant par la cérémonie que par les milliers d'indiens des environs qui viennent y participer et installent leur "campement" dans les champs qui entourent le site et construisent des petits fours en terre pour cuire leur nourriture.

Un autre grand moment de ce séjour, fut notre visite au Machu Picchu… extraordinaire ! Nous avons pu trouver une agence qui nous a tout organisé (trajet, visite du site, 2 nuits d'hôtels) pour 120 $US par personne. Nous sommes partis avec Christine et Jürgens tout d'abord en taxi de Cusco à Ollantaytambo puis train jusqu'à Aguas Calientes où nous logions à l'hôtel Wiracocha Inn. Le lendemain, bus à 6h du matin pour le Machu Picchu. La montée se fait en ½ heure et nous arrivons sur le site à 2500 mètres. Une petite marche sur un sentier avec quelques séries d'escaliers nous permet de surplomber le site qui dort encore : le soleil n'est pas encore levé alors nous l'attendons…. Et il arrive et illumine ce site fantastique. A cette heure, pas de touriste. On se régale d'admirer. Ensuite, nous visitons le site avec une guide pendant 2 heures : très intéressant. Puis quartier libre ; nous en profitons pour remonter un peu plus haut et admirer encore et encore cet endroit extraordinaire. A l'heure du déjeuner, nous pique-niquons sur une terrasse herbeuse en surplomb du Machu Picchu… si ça c'est pas le rêve ! Nous redescendons en bus sur Aguas Calientes dans l'après-midi. En soirée, repas au resto avec Christine et Jürgens et Janny (une anglaise rencontrée dans la journée, qui construit une maison à … Clermont l'Herault !). Coucher tôt car le lendemain matin nous avons le train à 5h45 du mat ! Le retour s'est déroulée comme prévu : train + taxi et arrivée au camping vers 9h30, un peu crevés mais heureux !

Durant notre séjour, nous avons enfin pu "boucler" le voyage de Prosper de Lima à Acapulco : il devrait embarquer le 27 juillet. Au fil des jours, la situation politique et sociale évolue : la Bolivie est maintenant débloquée et dans l'attente des élections d'Octobre, la situation paraît stabilisée. Par contre ici, tout d'abord la province de Puno a été bloquée durant plusieurs jours et maintenant qu'elle est débloquée, c'est le tour d'Arequipa. Nous décidons donc de partir sans tarder vers Puno puis la Bolivie pour faire une incursion de quelques jours à La Paz avant de revenir au Pérou pour être à Lima fin juillet. Avant que les différents camping car ne commencent à se disperser, nous avons organisé un grand barbecue au camping qui a commencé le midi et s'est terminé tard le soir au coin du feu de la petite maison commune. Encore un grand moment de convivialité, chants, jeux… et beaucoup d'ambiance.

Petit à petit le camping se vide, il ne reste que Christine et Jürgens et nous. Dernière soirée ensemble, nous espérons nous recroiser au Pérou avant notre départ, sinon ce sera… au printemps 2006 au Texas !

1/07/2005

Départ de Cusco

Nous quittons le camping vers 8h30 après des adieux où, comme d'habitude, une certaine émotion nous habite tous.

A Cusco, nous passons acheter le bois pour faire la séparation entre la cabine et la cellule en prévision du voyage en bateau puis nous prenons la route pour Puno. La route est toujours aussi agréable qu'à l'aller, si on excepte les 100 derniers kilomètres où le revêtement est très dégradé. Beaucoup moins de monde car en ce vendredi il n'y a pas de marché et les villes se traversent plus aisément. Arrivés à Puno, nous nous posons de nouveau sur le parking de l'Hotel Libertador, malgré son prix scandaleux de 15 $US pour la nuit (sans aucune commodité).

Etape à Puno

2/07/2005

Départ de Puno

Journée très chargée ! Le matin à 8h, nous prenons un taxi pour aller au centre ville. Nous visitons à pied la place d'Armes puis descendons vers le marché : FANTASTIQUE. On avait rarement vu un marché qui s'étale dans toutes les rues du centre, aussi coloré, animé, avec des produits (légumes, fruits, bazar, services, …) en aussi grande quantité. Et quelle foule ! on imagine que toute la campagne est venue vendre qui ses légumes, qui ses œufs, qui ses fromages… Un vrai bonheur de parcourir tout ça.  En fin de matinée, nous retournons au CC puis prenons la route de la Bolivie. La route est très agréable si on excepte le revêtement très dégradé. On avait déjà fait cette route jusqu'à l'embranchement pour Copacabana, mais on la voit différemment, en sens inverse. On roule jusqu'à Kasani où se trouve la frontière. Nous avons en effet choisi de passer par Copacabana car la route traverse, paraît-il, de très beaux paysages et c'est vrai. Passage des 2 frontières en un peu plus d'une heure. Sans problème après avoir refusé fermement de payer des "collaborations" aux deux polices (Pérou et Bolivie). Ensuite, traversée de Copacabana ; nouveau contrôle de police qui essaie de nous soutirer 10 Bolivianos pour l'accès à la ville. On refuse encore fermement. 30 km plus loin, il faut passer le bras du lac Titicaca sur une barge : acrobatique ! mais grâce à la bonne volonté de nos 2 "marins" et à leur gentillesse, tout se passe bien pour 7 $US. Avant et après ce passage de bac, la route surplombe le Lac Titicaca en "croisant" vers les 4000 mètres. Le lac, à cette heure de la journée (15h) est d'un bleu magnifique, avec les hauts sommets blancs de neige au loin, les herbes jaunies sur les bords, les îles marrons…. SUPERBE.

L'arrivée sur La Paz est inoubliable. On arrive par "en haut" c'est à dire El Alto (à 4300 mètres). En plein trafic, marché dans toutes les avenues… inextricable ! Après du temps passé au milieu de ces embouteillages, cette foule et après avoir plusieurs fois demandé notre chemin, on trouve enfin la route qui descend vers le centre de la Paz et la ville basse qui se trouve 1000 mètres plus bas. Tout ce dénivelé se fait en quelques petits kilomètres et les freins de Prosper chauffent !

Ensuite, grâce au GPS et nonobstant 2 petites erreurs d'aiguillage, nous arrivons enfin à l'hôtel Oberland où nous nous installons sur le parking de la réception car le parking pour CC est plein.

Tout au long de la journée, que ce soit côté Pérou ou côté Bolivie, nous avons pu voir les restes des récents bloqueos. A certains endroits, une seule voie de la route a été libérée. Est-ce dans l'intention de s'en resservir prochainement ?

A l'hôtel Oberland, nous rencontrons Jocelyne et Claude, des français de Haute-Savoie, grands bourlingueurs devant l'éternel. Nous y retrouvons un couple de suisse déjà rencontrés à Salta et un autre couple de Suisse qui était au camping de Cusco avec nous… le monde des camping-caristes est petit !

Etape à La Paz (Bolivie)

La suite sur le è Récit Bolivie

6/07/2005

Départ de la Paz

Nous apprenons que Puno est débloqué, par contre les bloqueos recommencent à se développer en Bolivie (Santa Cruz, Cochabamba…). Nous décidons de quitter illico presto La Paz et de retourner au Pérou. Bonne route jusqu'à la frontière. A notre grand étonnement, compte tenu de ce que avaient dit d'autres voyageurs, les formalités aux 2 frontières à Desaguadero, se passent très bien en un minimum de temps. Seuls, deux hommes essaient de nous taxer de quelques sous soit disant pour l'entrée dans la ville. André refuse très énergiquement et à chaque fois, les hommes s'en vont. Nous roulons vers Arequipa. Une fois quitté la zone frontalière, nous retrouvons l'Altiplano et la très très belle route que nous avions faite dans l'autre sens 3 semaines auparavant. Chaque fois que nous en avons l'occasion, nous nous renseignons sur l'état des bloqueos afin d'organiser notre progression. Comme Moquegua est bloqué, nous nous arrêtons 25 Km avant, dans le petit village de Torata. Nous demandons à la police où nous pouvons stationner pour la nuit : "sur la place du village". Ce que nous faisons en devenant la curiosité du jour. Nous faisons le tour du village à pied puis passons au cybercafé. Le village est mignon et ses habitants sont souriants et très accueillants. Nous sommes assez contents de nous retrouver à 2200 mètres d'altitude ce soir. Cela fait presque 1 mois que nous naviguons entre 3500 et 4000 mètres et aujourd'hui, en traversant l'Altiplano, nous étions aux environs de 4500m avec passage à 4755m. Même si nous supportons bien cette haute altitude, nous sommes concients qu'elle nous fatigue et que le moindre effort est pénible. En passant à Mazo Cruz, nous avons revu les gendarmes qui nous avaient accueillis à l'aller. Ils nous ont confié une cantine de repas chauds pour leurs collègues qui se trouvent à une heure de route de là, au niveau du péage. Ces derniers étaient ravis de voir arriver leur casse-croute ! Durant cette journée, nous avons pu, une fois de plus, admirer de nombreux troupeaux d'alpagas.

Etape à Torata (Pérou)

7/07/2005

Départ de Torata

Nous passons une bonne nuit, calme, sur cette jolie petite place. De bon matin les gendarmes nous apprennent que les bloqueos ont été levés dans la nuit. Dès 8h, nous partons vers Arequipa. La route descend d'abord vers Moquegua. Nous voyons les restes des bloqueos et devons parfois zigzaguer au milieu des pierres et rochers qui sont restés là. Ensuite, la route continue à parcourir un paysage de désert : sable, rochers, canyons…  Nous descendons ainsi jusqu'à 300 mètres d'altitude pour remonter jusqu'à … 2300 mètres à Arequipa ; toujours au milieu d'un décor dans lequel on s'attend à voir un renard des sables, une caravane de chameaux… ! L'arrivée sur Arequipa nous montre des restes des bloqueos plus conséquents et la route bien endommagée par endroits… Sont-ils vraiment terminés ? C'est aussi la question que se pose le réceptionniste de l'hôtel Mercedes, sur le parking duquel nous nous posons, après l'avoir trouvé assez facilement grâce aux coordonnées GPS….

Et patatrac ! tout en déjeunant, nous branchons la petite télé pour écouter les infos et entendons que Arequipa va être de nouveau bloquée et sera d'ici ce soir en "état d'urgence"…. Ni une ni deux, nous décampons à fond pour sortir de la ville tant que la voie est libre puis reprenons la route en direction de Lima…. et faisons près de 300 Km supplémentaires. Ouf ! nous sommes passés avant que les bloqueos ne se remettent en place. Longue route dans un paysage toujours aussi désertique, voire lunaire. On arrive enfin, fatigués, à l'hôtel Puerto Inka. On admirera demain matin car depuis plus d'une heure il fait nuit noire et les 120 derniers kilomètres ont été pénibles.  Soirée détente bien méritée après cette étape de près de 650 Km !

Etape à Puerto Inca (à côté de Chala – Km 610 de la Panaméricaine)

8/07/2005

Puerto Inca

Temps très brumeux comme toujours sur cette côte durant la période de juin à août. Très bonne nuit, il a fait doux (18° au réveil). Nous avons aussi retrouvé une pression atmosphérique normale (1015) alors qu'avant hier vers 4700 mètres d'altitude, nous avions moins de 600 hp. Nous découvrons le site qui est superbe (il manque seulement le soleil) : belle petite baie, belle plage et zone de camping bien aménagée. Dans la matinée nous partons à Chala qui se trouve à 10 km de là pour faire quelques courses et trouver un cybercafé. Après midi relax au camping et bricolage (fabrication de la séparation entre la cabine et la cellule en vue du transfert par bateau de Prosper).

9/07/2005

Départ de Puerto Inca

Nous reprenons la route en direction de Lima : prochaine étape Nasca. La première partie de la route longe la côte et traverse toujours le même paysage désertique qui reste très brumeux (et donc un peu triste sans la lumière du soleil). En deuxième partie, la route replonge vers l'intérieur des terres et 50 km avant Nasca, nous retrouvons la lumière du soleil. Nous faisons un petit tour de repérage en ville avant d'aller s'installer dans le jardin de l'hôtel Nido del Condor, situé juste en face l'aéroport. Nous nous installons puis repartons en ville en taxi pour aller déjeuner au restaurant puis balade en ville et retour à notre base pour une fin d'après midi détente et soirée cinéma avec la projection d'un DVD.

Etape à Nasca

10 et 11/07/2005

Nasca

Nous passons 2 jours agréables, installés dans le jardin de cet hôtel. En journée, nous partons visiter Nasca. Cette petite ville n'a pas vraiment de charme en soi, si ce n'est celui de ses petites échopes en tous genres et celui de ses marchands de rue, très nombreux, qui apportent beaucoup d'animation. Nous déambulons aussi dans l'immense marché où on peut acheter de tout. Puis le supermarché pour faire quelques courses, internet, un petit resto typique, des moments de détente…et comme nous sommes connectés à l'électricité, nous pouvons nous organiser des soirées cinéma !

12/07/2005

Départ de Nasca

Nous quittons Nasca. L'hôtel était bien mais ses environs un peu bruyant et douches froides seulement. Route désertique à souhait. Nous nous arrêtons au mirador à 30 Km au nord de Nasca pour voir 2 ou 3 "linéas" (motifs géométriques visibles seulement depuis des "hauteurs"). Seules les petites villes ou villages traversés sont des oasis au milieu de ce désert côtier. On y voit quelques zones maraîchères, des plantations d'agrumes….

En arrivant sur Ica, on voit même pas mal de champs d'asperges et quelques vignes. Il paraît que Ica est la "capitale" du vin ! Nous faisons la halte déjeuner dans l'oasis Huacachina, avec ses immenses dunes où l'on peut faire du surf. Nous déjeunons tranquillement dans Prosper puis reprenons la route jusqu'à la réserve de Paracas (un peu avant Pisco, route à gauche). Nous payons un droit d'entrée de 10 soles par personne qui nous permet de rester plusieurs jours). Nous roulons ensuite sur une route/piste jusqu'à la plage de La Mina, où nous allons bivouaquer "seuls au monde" avec une vue imprenable sur l'océan. Seuls compagnons de nuit, des pélicans intrigués par notre présence.

Etape à Playa la Mina (dans la Reserva Nacional de Paracas-Picso)

13/07/2005

Reserva Nacional de Paracas – parking du Musée du Parc

Temps brumeux au réveil. Nous voyons des lobos qui nagent dans l'océan devant Prosper. Nous passons une matinée tranquille puis partons au petit port de St Andres pour telephoner au transitaire à Lima afin de prendre rendez-vous. Nous décidons de goûter aux mariscos qui sont la spécialité de ce village de pêcheurs en déjeunant au resto Luz Blanca (genre paillotte de plage), un petit régal ! Nous retournons ensuite dans la réserve pour aller voir la "catedral" (formation rocheuse dans l'océan qui ressemble à une cathédrale) et la plage de Yumaque. C'est très beau et encore plus sauvage que la plage de la Mina. C'est sur cette piste, très "cabossée" que Prosper perd son marchepied électrique…  Le soir, nous allons nous poser sur le parking du musée du parc. Soirée cinéma.

14/07/2005

Reserva Nacional de Paracas – Playa Yumaque

Comme d'habitude, le soleil arrive à perçer la brume aux environs de midi. Nous sommes partis à 8h du musée pour aller nous poser à la plage de Yumaque où nous passons la journée, la soirée et la nuit. Tranquille !

15/07/2005

Reserva Nacional de Paracas – Playa Lagunillas

Nous avons passé une bonne nuit, seuls au bord de l'océan. En matinée nous allons jusqu'à Pisco, faire les pleins de gasoil et d'eau et déposer le linge dans une lavanderia. Nous revenons à la Reserva, à la plage de Lagunillas pour déjeuner au restaurant. Aujourd'hui, le vent souffle très fort..

Jour après jour, nous quadrillons cette réserve nationale qui offre des paysage magnifiques : désert ocre avec falaises très escarpés qui se jettent dans l'océan. Nous sommes pratiquement seuls dans ces paysages sauvages et cela nous ravit.

16/07/2005

Reserva Nacional de Paracas – parking du Musée du Parc

Très bonne nuit après un endormissement rendu difficile par les vents rugissants qui secouent fortement Prosper. Lever à 8h : grand soleil et peu de vent. Nous retournons à Pisco pour faire quelques courses et récupérer notre linge à la lavanderia. Nous en profitons pour visiter un peu le centre mais cette ville ne présente pas un grand intérêt.  Retour à la Reserva ; le vent se relève en fin de matinée et reste très très fort toute la journée. Dans l'après midi, la tempête de sable nous oblige à nous réfugier sur la parking du musée où nous passons la soirée et la nuit.

17/07/2005

Départ de Paracas

Direction Lima et toujours ce paysage désertique où seules les petites villes ou villages constituent des oasis avec des cultures maraîchères. 50 Km avant Lima commencent les zones d'habitats défavorisés. A notre arrivée à Lima, nous demandons notre route à une dame qui propose de venir avec nous dans Prosper pour nous guider. Nous faisons quelques hôtels pour demander si nous pouvons stationner dans leur parking, sans succès ! La dame repart chez elle et nous décidons de nous rabattre sur un parking gardé. Nous le trouvons très près du centre de Miraflores, à 20 sols/24h. Nous allons déjeuner à Pizza Hut et nous assistons ensuite, tout l'après midi jusqu'à la nuit, à un magnifique Corso. Grande foule, beaucoup de musique, de groupes folkloriques avec des costumes magnifiques, de très beaux chars… un régal. Nous retrouvons Prosper au parking, fatigués mais contents de notre journée. En au final, vers 20h30, un super feu d'artifice géan. On aura tout eu pour fêter notre arrivée à Lima !

Etape à Lima (parking dans le quartier de Miraflores)

18 au 29/07/2005

A Lima

Durant ces 12 jours, nous consacrons beaucoup de temps à gérer le départ de Prosper par bateau pour le Mexique. Entre les rendez-vous chez le transitaire (Transmeridian) et son agent (AUSA), la fourniture des papiers qui nous sont demandés au compte goutte, la légalisation de ces mêmes papiers et des signatures chez le notaire, … tout cela prend du temps, de plus nous apprenons que le bateau n'arrivera au port de Callao que le 28/07 à la nuit, donc chargement de Prosper le 29/07. Nous en profitons aussi pour marcher beaucoup et découvrir la ville.  A Lima, comme c'est le cas dans la plupart des capitales que nous avons visité, nous découvrons un autre pays. De plus, nous "résidons" dans un quartier plutôt "chicos" (Miraflores) : beaucoup de boutiques, restaurants, tous les grands labels (Mac Do, Pizza Hut, Burger King…) sont là. La circulation ici est aussi beaucoup alimentée par les taxis et mini bus comme partout au Pérou. Le signe que tout le monde n'a pas son propre véhicule, même si ici il y en a mille fois plus que sur l'Altiplano ! Par contre, pas de moto-taxi ni autres triporteurs comme ils fleurissent dans toutes les autres villes. Il y a aussi pas mal de cyber-cafés. Beaucoup d'agents de sécurité (1 par immeuble, magasin…) ; l'insécurité créé de l'emploi ! l'église aussi : sur les 9 chaînes de TV que nous captons dans Prosper, 4 sont des chaînes "religieuses". Enfin, le Pérou ne serait pas le Pérou sans les bloqueos et démonstrations, manifestations quasi quotidiennes de telle ou telle catégorie de travailleurs. Beaucoup aussi de "politique", slogans sur les murs, infos à la télé… on en parle beaucoup, ainsi que de la corruption de la police et des hommes politiques. Tout comme des narco-trafiquants que tous semblent vouloir éliminer (mais sans succès… il faut dire que la culture de la coca est ici une "institution" qui a toujours existé et les populations de l'Altiplano mâchent des feuilles de coca à longueur de journée pour lutter, entre autre, contre les méfaits de la haute altitude… malheureusement, la feuille de coca sert aussi à fabriquer la cocaïne !). Le 22, nous fêtons dignement notre anniversaire de mariage dans Prosper avec champagne et cou farci d'Auvergne de la ferme du Bruel (merci à Jean et Annick… nous l'avons bien savouré !). Nous avons aussi mangé pour la première fois un fruit d'ici, le Lucuma, c'est bon, avec un goût de noix prononcé. Nous passons également beaucoup de temps sur Internet au cybercafé du coin, car nous avons toujours besoin d'informations diverses pour organiser la suite du voyage et aussi pour répondre aux très nombreux mails que nous recevons. Une semaine après notre arrivée, un grand marché artisanal s'est installé sur le parvis de la mairie, également beaucoup de peintres, musique et danses folkloriques que nous savourons… sans modération !

Seul élément désagréable dans ce tableau : le temps. A cette saison et durant 3 mois, Lima est recouverte d'une épaisse couche de brume qui ne se dissipe jamais. Résultat, grisaille permanente et crachin en fin de journée… le soleil nous manque ! De plus, il fait nuit à 18h et nous n'avons pas l'électricité sur ce parking… donc soirée à la bougie pour économiser les batteries car Prosper ne roule pas en ce moment et donc ne recharge pas les batteries. Dans le quartier, nous découvrons un petit resto local qui nous permet de goûter aux spécialités typiques du Pérou (Piqueo, tacu-tacu…). Le 26, nous passons la matinée à mettre en place la séparation entre la cabine et la cellule et l'après-midi à chercher avec 1 agent d'AUSA, où et comment doivent se faire les formalités d'embarquement de Prosper. Nous passons surtout beaucoup de temps à … attendre ! Enfin, le soir, on trouve le lieu : c'est directement chez Neptunia (11255 avenue Nestor Gambetta à Callao). Nous attendons encore 2h, le temps que l'agent fasse les formalités d'entrée de Prosper dans la zone de stockage des "marchandises" à embarquer. Enfin, à 19h, nous pouvons repartir en taxi à l'hôtel que nous avions réservé dans notre quartier, car Prosper va coucher là en attendant d'être contrôlé par la douane demain matin, soi-disant à la première heure. Le lendemain matin, nous quittons l'hôtel à 7h30 en taxi pour Callao… et nous attendons jusqu'à 16h que la douane veuille bien venir contrôler Prosper. Cette formalité s'effectue en quelques minutes et sans soucis, le douanier faisant tout cela "en gros".  Tout comme hier, nous avons passé des heures à attendre dehors, dans le froid et l'humidité. A 12h30, nous avons dû faire un aller-retour en taxi chez Transmeridian pour récupérer une copie du bill of loading et en avons profité pour casser la croûte en vitesse. A Callao, c'était la fête avec les défilés… la Fiesta Patria commence réellement… et toutes les entreprises, administrations… vont être fermées cet après-midi et les 2 jours à venir puis ensuite c'est le week-end. Notre stress augmentait au fur et à mesure que les heures passaient car nous savions pertinemment que la douane allait aussi fermer à 16h et pour 4 jours !!! Ils avaient dû nous garder pour la fin et c'est quelques minutes avant la fermeture qu'ils s'occupent enfin de nous… OUF ! Voilà, notre Prosper est bouclé, tous ses papiers sont en règles, nous lui disons au revoir et retournons à notre hôtel. Les 2 jours suivants, l'esprit enfin libéré, nous profitons des festivités de la fête nationale.. Le 29 nous avons quand même une pensée pour Prosper qui doit embarquer sur le cargo et croisons très fort les doigts pour qu'ils ne l'oublient pas sur le quai !!!

30/07/2005

Départ de Lima

Lever à 5h pour partir tôt à l'aéroport. En effet, il faut y être 3h avant le départ de l'avion. Les formalités sont simples, taxes d'aéroport de 100 soles par personne à payer. Le vol part presque à l'heure et dure 5h30. L'arrivée sur Mexico est édifiante : une densité incroyable d'habitations qui s'étend à perte de vue de tous les côtés. Cette ville est gigantesque. Nous passons rapidement les contrôles de police et douane et un taxi nous conduit à l'hôtel que nous avions réservé (hôtel Casa Inn, au 237 avenue Rio Lerma) : bon hôtel, bien situé dans la Zona Rosa.

Arrivée à Mexico city (Mexique)

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