Récit détaillé Inde

 

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11/11/2008

Départ de Kuala Lumpur

Ça y est, le jour du départ est arrivé… on languissait un peu. Matinée à gérer les derniers mails, à préparer les valises. Nous partons déjeuner à KLCC puis nous nous attardons autour d'un bon espresso/capucino au "Dôme". Nous traînons jusqu'à 16h puis prenons le métro jusqu'à Sentral Station et le train express direct jusqu'à KLIA. C'est agréable et rapide mais au total ça revient au même prix que le taxi (73 RM pour tous les deux).
Bien sûr à KLIA, on "shoppingue" puis on embarque sur un vol de Malaysian Airlines pour Chennai-Madras que nous atteindrons après 3h30 de vol. Le trajet se passe assez rapidement avec whisky à l'apéro et vin rouge au repas, mais oui ! Nous arrivons à Chennai à 21h30 heure locale ; le décalage horaire avec la France n'est maintenant que de +4h30 au lieu de +7h.
A l'arrivée, formalités ultra rapides et souriantes. Nous prenons un ticket prépaid de taxi pour notre hôtel (le Comfort Inn Marina Towers). Et là, durant le trajet, nous sautons à pieds joints dans l'Inde telle qu'on l'imaginait :

·         La conduite de notre chauffeur de taxi qui ne veut en aucun cas s'en laisser compter ; doubler est une démonstration de détermination, culot, audace, prise de risque. Son véhicule, une vieille Ambassador qui a dû sortir des usines aux environs de la naissance de Gandhi, malgré une direction "flottante", pas de rétroviseurs (faut pas se laisser distraire par ceux de derrière), bien sûr plus d'amortisseurs et des freins très approximatifs, nous conduit sains et saufs à notre hôtel.

·         Le bruit assourdissant des klaxons, des moteurs qui pétaradent, de la circulation démentielle alors qu'il est 22h.

·         La pollution qui en découle… ici le contrôle technique n'a pas dû être initialisé ou alors c'est une notion très vague…

·         Les odeurs, surtout lorsqu'on passe sur un pont car les rivières/ruisseaux doivent servir de collecteurs d'égouts et autres.

·         La pauvreté à sa plus extrême manifestation que nous découvrons en traversant des quartiers de bidonville (nous n'avions jamais vu ça ailleurs).

·         La beauté et les couleurs chatoyantes des saris portés avec élégance et bonheur par toutes les femmes, y compris parfois dans les bidonvilles.

·         La foule, partout, ça grouille de monde au bord de la route, devant les gargotes, devant les maisons, à un coin de rue, des milliers de gens qui vivent, tout simplement !

Ouf, le choc est rude et rapide… et c'est bien. On en verra plus demain et par la suite, mais cette première approche que la description faite pourrait faire apparaître comme négative, au contraire nous intéresse. Nous étions (un peu) prévenus ; nous ne sommes pas déçus et devinons au travers de tout ça que nous n'avons pas fini de voir des choses surprenantes et d'apprendre.

Il est 2h du mat (heure Malaisienne) lorsque nous tombons enfin dans notre lit.

Arrivée à Chennai-Madras

12/11/2008

A Chennai-Madras

Après une nuit médiocre et un petit déj buffet pantagruélique, une journée utile nous attend. Nous voulons avancer et préparer les formalités pour l'arrivée de Prosper, ou du moins savoir comment cela se passera.

C'est en rickshaw que nous ferons tous nos déplacements, ayant à déjouer à chaque fois, les tentatives de sur-taxation des courses. Un peu pénible ça !
Bravant tous les éléments déjà décrits (pollution, bruit, circulation démentielle, accident évités tous les 20 mètres), nous allons au bureau des douanes sur Rajaji Salai où nous sommes très bien accueillis par le manager du bureau des Relations Publiques. Il se démène vraiment, téléphone nous donne des indications, nous fait rencontrer des collègues à lui, nous conseille d'aller voir notre Compagnie Maritime la SCI (Shipping Cooperative of India) qui se trouve dans un bâtiment juste en face.

Là, reçus par le General Manager, les choses se précisent, s'arrangent et avec un accueil très chaleureux, le manager nous promet de régler l'arrivée de notre Prosper et sa libération douanière dès lundi (Prosper arrivant dimanche soir). Ça paraît trop beau, surtout à coûts réduits ! nous verrons bien … et en attendant nous croiserons les doigts !

Contents de notre matinée, nous allons déjeuner dans un shopping center (le City Centre), très bien avec beaucoup d'animation.
Retour à l'hôtel, oxygénation… on plaisante mais on est bien contents de respirer un air sain et frais.

 Au fait, ce matin on a changé des euros en roupies et le taux est de 1€ = 59 Rp.  Pour info aussi, on a vu le Diesel à 37 roupies le litre.

Du 13 au 19/11/2008

A Chennai-Madras


7 jours qui peuvent se résumer ainsi : 4 jours à attendre Prosper, puis 3 autres jours pour le récupérer !

En détaillant un peu, les 4 jours d'attente nous ont paru un peu longs car il n'y a pas grand-chose à faire à Chennai. Les seules choses à visiter (le Fort St Georges et St Mary's Church) nous ont pris 1 heure (en le prenant tranquille !). On fait passer le temps en allant faire un tour dans les deux "shopping center" de la ville, on y déjeune, les trajets en rickshaw sont toujours l'occasion, en plus des frayeurs, d'observer la vie de la ville. On passe sans transition des bidonvilles les plus sordides à la vie "bourgeoise". Notre hôtel, de bon standing, ne se trouve qu'à 50 mètres d'un bidonville. Pendant ces 4 jours, nous avons aussi passé du temps à essayer de trouver une assurance en s'arrêtant dès qu'on voyait l'inscription "Insurance company", en envoyant des e-mails. Rien n'y fait, ils ne veulent pas assurer un véhicule étranger pour 3 mois. On reçoit quand même la visite d'un assureur contacté par mail et un autre nous fait une proposition à plus de 600€ pour 6 mois…. Et là on regrette, une fois de plus, que les autres voyageurs ne donnent pas ce genre de tuyau et se contentent d'écrire sur leur site "on a pris une assurance". C'est ce qui nous pousse, nous, à publier le maximum de tuyaux pratiques qui évitent des recherches longues et fastidieuses (il n'y a vraiment aucun plaisir, ni enrichissement, à faire du porte à porte ou à chercher une adresse pendant une heure à pied et en désespoir de cause, prendre un richshaw qui après vous avoir dit qu'il savait où c'était, vous conduit à une adresse complètement farfelue). Voilà c'est dit !
Le dimanche matin, nous avons passé un très bon moment à rôder sur Marina Beach, que l'on dit ici être l'une, sinon la plus grande plage du monde (rien que ça !). Et là, le spectacle est digne d'intérêt : une immense foule de jeunes essentiellement, qui taquinent les vagues tout habillés, les filles en saris colorés n'hésitant pas à se mouiller jusqu'aux genoux. Beaucoup de petits stands de poissons, de fruits et légumes, de colliers en coquillages, de tout et de rien… Ambiance joyeuse.
En baladant dans le quartier de notre hôtel, nous découvrons une "wine shop", les seuls magasins habilités à vendre de l'alcool. Ici il y a une grille et la vente se fait au travers des grilles. Nous n'achetons rien car ils ne vendent que des alcools locaux et pas de vin.
Prosper est arrivé sur son cargo le lundi 17 matin mais nous ne réussirons à le récupérer que le mercredi soir à plus de 22h après 3 grosses journées de galère. Pour ceux qui souhaitent tous les détails, voir sur le site la page spéciale "dédouannement à Chennai".

20/11/2008

Départ de Chennai

En fait, ce matin, il ne restait qu'à faire signer et tamponner notre CPD auprès des douanes et cela à pris… plus de 3h ! Eh oui ! pendant l'heure du déjeuner rien ne se passe et après ça, les petits chefs et les grands chefs se la pêtent grave ! Pour se donner de l'importance, ils nous font attendre, ils prennent leur temps à tout éplucher alors que le dossier est bouclé, boivent leur café quasiment en nous narguant, de vrais blaireaux !
Heureusement que les blaireaux ne sont pas légion et que ce matin à l'hôtel, toute l'équipe a été adorable avec nous, très intéressés par Prosper et notre voyage, ils nous traitaient presque comme des vedettes.
La sortie de Chennai prend du temps car il y a beaucoup de circulation et la ville et sa banlieue sont très étendues.  Nous mettrons plus de 2h pour parcourir les 60 km qui nous séparent de notre première étape. Arrivés à destination, nous nous posons sur le parking du Shore Temple et nous allons faire un tour sur la plage, histoire de nous dégourdir les jambes. Le parking du temple et le chemin de la plage sont bordés de petites boutiques et c'est assez animé bien que la nuit commence à tomber. Par contre tout redevient calme vers 20h, tous les bus sont partis et nous sommes presque seuls sur ce parking.

Etape à Maamallapuram

21/11/2008

On reste là

Une nuit troublée par les chiens du quartier, fort nombreux.
Nous décidons de rester là car le lieu est agréable et nous pouvons finaliser le rangement post-shipping de Prosper, le nettoyer et essayer de réparer au mieux les dégâts du shipping (lanterneau de la salle d'eau cassé et un coffre extérieur forcé). Nous partons ensuite visiter cette petite ville très commerçante à pieds. Nous déjeunons d'un bon steak frites dans un resto tenu par un français, un petit tour à Internet, quelques courses dans une petite alimentation et nous retraversons la ville sous un soleil de plomb… il fait au moins 45° !

Nous nous reposons un peu dans Prosper qui est bien aéré par l'ai de la mer. Un peu de bricolage, saisie des récits et mise à jour du site. Il fait une énorme averse avec beaucoup de vent. Une chèvre se fait écraser sur le parking à côté de Prosper… elle ne reste pas longtemps là. Soirée calme et plus fraîche qu'hier grâce à la pluie.

22/11/2008

Départ de Maamallapuram

Lever à 6h30 sous une pluie battante. Nous levons le camp en direction Pondichéry avec une halte à Internet.
La route vers Pondichéry nous rappelle des paysages du Laos ou Cambodge : rizières, maisons en paille tressée et toit de chaume, femmes portant les paniers sur la tête, troupeaux errants de vaches et chèvres. Circulation correcte et peu dense.
Arrivés à Pondichéry, nous tournons un moment dans tous les sens ce qui nous permet de découvrir presque l'ensemble de cet ancien petit bout de France où fut implanté le siège de la Compagnie Française des Indes Orientales.
Passage infructueux à l'hôtel du gouvernement qui, à cause de travaux, ne nous accorde pas le droit de nous poser sur leur parking, alors que d'autres voyageurs avaient pu le faire. Nous allons déjeuner au restaurant La Terrasse. Après un délicieux poulet masala, nous discutons avec la patronne en français (elle a vécu plusieurs années en France) et après lui avoir dit que nous cherchions un endroit où nous poser pour la nuit, elle nous dit qu'on peut se garer sans problème, ni risque, dans la rue, presque devant chez elle ; toutes les boutiques et restos du coin ayant un vigile.
Nous retournons en ville pour chercher un cybercafé et une laverie (il y en a une près du petit supermarché Nilgiri's dans la rue de la Cathédrale appelée aussi Rue des Missions). Nous y laissons notre linge qui sera prêt lundi matin car demain (dimanche) c'est vacance. En fin d'après midi, nous calons Prosper dans la rue, à côté de "La Terrasse" et nous partons, comme des centaines de locaux, arpenter le bord de mer très très animé. On assiste, amusés, à l'arrivée d'un bus complet de petitous de 3 ans, adorables en uniforme scolaire, qui viennent s'asseoir sous l'œil vigilant des "taties" le long de la jetée pour prendre leur goûter en admirant la mer. Très Touchant.
Nous ne dérogeons pas à la règle du samedi soir-apéro dans Prosper, et c'est avec une très bonne pizza au feu de bois, commandé au resto La Terrasse, que nous accompagnons la bouteille de vin rouge indien acheté à la boutique d'à côté. Une bonne nuit, bien pluvieuse mais sans soucis, dans ce quartier assez animé (bouchons d'oreille obligatoires).


Etape à Pondichéry

23/11/2008

à Auroville (10km de Pondichéry)

Lever à 7h30 avec l'animation et le trafic qui reprennent. Nuit assez bonne pour un samedi soir où les indiens, comme partout, semblent sortir "en boîte", aller au resto, … et donc beaucoup de mouvements jusqu'à environ 2 heures du matin.
En prenant notre petit déjeuner, nous réfléchissons, enfin, à notre circuit Indien. En principe 7000 km environ en 2 mois et demi.
Nous ne pouvons pas rentrer au Pakistan avant le 15/02. Donc à nous de tous caser, y compris le Népal, d'ici là. Ça fait environ 100km/jour en moyenne et c'est un maximum ici sûrement (nous avons constaté qu'il ne faut pas espérer faire plus de 30km/h de moyenne en Inde). OK notre ébauche de parcours étant faite, nous laissons Prosper garé là et partons à l'assaut de la partie coloniale de la ville qui s'étale le long du golfe du Bengale. Les rues sont bordées de belles maisons 18ème siècle aux façades jaunes, ocres, rouges, entourées de magnifiques jardins qui renvoient une ombre bienfaisante sur la rue. Il fait encore une chaleur torride et nous avons plaisir à revenir sur la promenade du front de mer, plus aérée.
Nous prenons ensuite Prosper pour aller visiter Auroville.
Pas super facile d'accès cet Auroville. Nous imaginions une bonne et large route ; que nenni ! Nous circulons sur une toute petite route pleine de trous, en pleine jungle. Nous nous garons sur le parking et entrons. Au visitor center nous visionnons un petit film de présentation sur la conception et la réalisation du Matrimandir, que nous partons voir dans la foulée. Ça a de la gueule. Que penser de l'ensemble ? son idée de départ…
Nous on dit (comme pas mal de gens du coin) que ça ressemble fort à une secte… mais ça n'engage que nous !
Déjeuner sur place, végétarien et bio avec les produits du cru. On reste sur le parking pour la nuit.
En 2 ou 3 mots, l'histoire d'Auroville (à notre façon !) : Auroville est censé être une ville universelle qui n'appartient à aucune nation. Aujourd'hui, près de 2000 personnes y vivent dans environ 900 habitations. Au centre de la zone, le Matrimandir, énorme sphère dorée posée au milieu de pelouses, est le lieu de méditation.
A l'origine était un poète et philosophe, Sri Aurobindo, aux environs de 1906. Juste avant 1914, il rencontre un couple de français, les Richard, lui avocat qui va financer l'édition des pensées de Sri Aurobindo, et madame Mirra Alfassa, son épouse, pas pour longtemps car elle va aller avec le philosophe et le pauvre avocat cocu retourne seul en France.
La Mère (comme se fait appeler Mirra Alfassa à partir de ce moment là), se voit confier la lourde tâche de guider les disciples de Monsieur qui depuis 1926 se consacre à la méditation, au travail sur soi. C'est le début de l'Ashram de Sri Aurobindo. Ashram signifie travail sur soi.
La philosophie de l'Ashram est à la fois manière de vivre, manière de voir le monde, manière d'approcher le divin, grâce à la méditation collective et à la pratique du yoga (cf. Guide du routard).
Après la mort de son maître, la mère se consacre à un projet dont elle rêve depuis longtemps, la création d'une cité…. Auroville était née.

De fait, aujourd'hui, Auroville est devenu quasi réservée aux riches et l'Ashram pèse très lourd financièrement. C'est plus du business qu'une communauté, religieuse ou non.

Bon c'est vrai, ça semble faire de mal à personne, sauf peut-être aux portefeuilles des quelques naïfs qui ici, comme dans des millions d'autres communautés, se font embarquer par les délires d'un pseudo gourou philosophe et d'une quasi Bernadette de Lourdes.
Les touristes (dont nous, nul n'est parfait), aiment ça puisqu'on y vient de tous les horizons pour voir ce phantasme fait cité.

Soirée arrosée… par une grosse plus battante qui durera toute la nuit, avec seulement quelques petites accalmies et de gros coups de tonnerre.

24/11/2008

Départ d'Auroville

… et on se lève… sous la pluie. Que d'eau, que d'eau ! Sinon, calme absolu cette nuit, seulement troublé par la pluie certes, mais aussi le chant des grenouilles et de centaines d'oiseaux.
Nous levons le camp et retournons à Pondichéry récupérer notre linge et faire des courses chez Nilgiri's avant de prendre la route vers le Sud. Au début, ça va à peu près : circulation dense mais route correcte. Les choses se gâtent à partir de Chidambaram où, après avoir reluqué le grand temple, on ne trouve pas la route qu'il nous fallait et après avoir demandé plusieurs fois, cherché et fait des allers-retours, nous prenons des routes secondaires. En plus, le temps est passé à la très grosse pluie, vent en rafales, trous énormes sur la route et visibilité réduite. Les trous ont la mauvaise idée de se cacher sous les énormes flaques d'eau qui recouvrent la route. Les bus, comme d'habitude, foncent et obligent les pauvres gens comme nous à chercher refuge dans les bas-côtés inondés et boueux. La vraie mousson comme on espérait ne pas la voir. Les kilomètres semblent à élastique. Nous arrivons enfin à Karaikal et demandons au poste de police où se poser : "là en face". Ça nous plaît moyennement car les voitures nous frôlent pour passer. Nous allons trouver refuge dans une station service Bharat Petroleum, ça dépanne !
Soirée sous l'eau : que d'eau, que d'eau. Des français d'Alès rencontrés ce matin à Pondichéry nous indiquent que la mousson dans cette partie sud-est ne se termine qu'aux alentours du 10 décembre. Nous espérons que ça s'améliorera vite en roulant vers l'ouest. A part ça, ces petites routes n'ont pas que des défauts. Nous avons pu admirer les rizières (souvent délimités par des rangs de palmiers) dans lesquelles des femmes et des hommes travaillent sous cette pluie battante. Les buffles, vaches et autres nombreuses chèvres, agrémentent le plaisir de conduire en les contournant. L'habitat est souvent rudimentaire et partiellement ou totalement inondé. Soirée calme et courte.

Etape à Karaikal

25/1/2008

Départ de Karaikal

Lever à 6h, Tataratata ! on avait décidé d'essayer de rouler de bonne heure. La nuit a été bonne et très calme, c'est rare dans une station service. En fait, nous avons constaté que, passé 22 ou 23h (et parfois même plus tôt), il n'y a pratiquement plus de circulation, car celle-ci est composée essentiellement de bus, de rickshaws, de camions et tous ces véhicules ne circulent pas la nuit.
Nous prenons donc la route après avoir fait les pleins d'eau et de gasoil. La circulation est sympa jusqu'à 9h car très peu de bus et camions. Nous passons par Nagappatinam, Thanjavur, pause déjeuner à Tiruchirappalli, puis pause Internet à Dindivul et enfin, nous arrivons à cette station climatique de Kodaikanal, de nuit et sous la pluie. Faut dire qu'on est un peu déçus. On imaginait… les Alpes, la Suisse…et bien non ! C'est "à l'indienne" : sale, chaussée défoncée, peu d'éclairage, circulation difficile, klaxons, boue, foule partout (au bord et sur la route), … Nous tournons un moment et demandons souvent pour trouver où nous poser.  Finalement, on nous indique un endroit dans une rue en pente (dur, dur pour dormir en pente !)

La route, tout le long de la journée a été d'inégale qualité. D'abord correcte, puis beaucoup de travaux, des zones très trouées et enfin les derniers 50 km pour monter à 2000 mètres, très pentus et tortueux. Mais toujours le plaisir d'observer les rizières, les champs de cannes à sucre. Malheureusement, le tout baignant dans l'eau qui n'a pratiquement pas cessé de tomber de la journée.  Ces  380 Km parcourus aujourd'hui ont été assez pénibles pour nous deux, chauffeur et copilote, tant les conditions de circulation étaient difficiles. Mais après ces 4 ou 5 jours de conduite, nous commençons à tirer nos premières leçons. Pour arriver à conduire ici, il faut :

·         Etre très calme et bien décontracté (mais concentré), tant le chauffeur que le copilote. Si on est crispé, on fera inévitablement des bêtises. Inutile de vociférer après chaque entourloupe des autres conducteurs.

·         Se méfier au-delà de tout des bus (ils sont fêlés !) et aussi des camions.

·         Anticiper (plutôt 2 fois qu'une) : les trous, les branches qui risquent d'abimer la cellule, les mouvements (surtout de ceux qui viennent en face) et surtout les bus. Il faut savoir que la règle appliquée par tous les bus est de ne jamais ralentir si un piéton, un vélo, une chèvre, un trou ou autre se trouvent sur leur passage, mais de se déporter… et peu importe si un véhicule est en face, c'est à lui de se pousser ! Une fois pigé ce comportement, on peut s'éviter pas mal de soucis. Mais attention aux bas-côtés de la route qui sont souvent très boueux avec ces grosses pluies, de plus, le goudron s'arrête de façon anarchique sur les côtés et quitter le bitume équivaut à descendre une grosse marche.
Conclusion : en plus de vos trous, vos vaches, vos piétons, vos motos… surveillez aussi ceux des autres !

·         Il ne faut pas rouler "doucement", ce serait pire. Il faut suivre le rythme et rouler normalement.

·         Sachez vous imposer vous aussi comme ils le font si bien.

·         Enfin, le klaxon doit être greffé à leur doigt ! Ici, c'est le klaxon à tout va, accompagné de quelques appels de phare pour ceux d'en face. Le klaxon est roi et il est INDISPENSABLE, ici, d'en avoir de puissants (c'est pour cela que nous avons installé un spécial "camion canadien" en plus de notre klaxon normal et de nos sirènes).

·         Dernier point à noter, on regarde très peu dans les rétroviseurs (eux pas du tout). Mieux vaut se concentrer sur ce qu'il se passe devant.

Bon, on affinera notre "leçon" de conduite dans quelques milliers de kilomètres.


Etape à Kodaikanal

26/11/2008

Départ de Kodaikanal

Que d'eau, que d'eau, sans arrêt, toute la soirée, la nuit et le matin ! Nous espérions laisser la mousson sur la côte, eh bien non ; elle sévit encore ici, à 250km environ de la côte est. Par contre il fait frais : ce matin à 7h30, il faisait 13°C à l'extérieur. Nous avons apprécié la couette cette nuit,  pour la première fois depuis longtemps. Par contre il fait 97% d'humidité, c'est dire si on est humides !

Hier soir, nous avions espéré trouver un temps sympa ce matin, mais en plus de la pluie, nous avons le brouillard, autant dire que nous n'avons aucune chance de voir le paysage et les montagnes environnantes. Nous décidons de décamper illico presto. En nous renseignant sur la route pour Munnar, nous apprenons que cette route n'est praticable qu'en trekking !! Zut et zut ! il nous faut redescendre les 60 derniers kilomètres de la route empruntée hier soir. Mais en descendant, le temps a la bonne idée de s'éclairer un peu et la route nous paraît agréable, d'autant que ce matin, il y a moins de circulation qu'hier soir. Nous rejoignons la route NH49 qui nous mènera à Munnar ; au total près de 200 Km que nous vaut ce détour. Paysages agréables en attaquant la montée vers Munnar, après les rizières d'en bas. Pendant des dizaines de kilomètres nous avons longé des travaux pour, vraisemblablement, amener l'eau dans les villages. Le long de la route, des centaines et des centaines d'indiens, armés seulement de pioches, creusent des kilomètres de tranchée. Les femmes, à l'aide de gamelles en fer ou en paille, transportent la terre, pendant que leurs bébés dorment dans des linges suspendus aux arbres. Ces gens vivent sous des bâches le long de la route et viennent en famille travailler sur le chantier pour quelques roupies, dans des conditions d'humidité et d'hygiène incroyablement dégradées.

Au cours de la montée sur Munnar, le point de vue sur la vallée est fabuleux tout le long et c'est face à ce paysage grandiose que nous faisons notre pause déjeuner.
A noter, nous avons eu notre premier contrôle avec inscription sur un registre + 1 "checking" un peu plus loin, au moment du changement d'état. Jamais de visite de Prosper dans les deux cas.
La fin de la route est magnifique. Pas rapide, mais on peut admirer les paysages qui, après l'entrée dans le Kerala, sont faits de plantation de thé à perte de vue, à perte de montagnes. Un régal, sans compter que nous avons trouvé un temps plus clair de ce côté des montagnes et que la pluie nous a quittés au cours de matinée. Depuis que nous sommes descendus vers le Sud, les gens sont souriants, nous saluent sur la route. Là aussi, un régal.
Arrivés à Munnar et sur le conseil du Tourist Information Center, nous nous posons près de ce dernier sur un terrain vague/parking pour la nuit, après avoir fait un tour en ville pour faire le plein de gasoil, surfer sur le net (là c'est râté) et constater qu'il y a des comptoirs de vente d'épices partout car nous sommes au milieu de plantations de thé mais aussi d'épices et surtout de cardamome.

Etape à Munnar

27/11/2008

Départ de Munnar

Mr Muezzin a décidé que nous avions assez dormi à 5h du mat ! mais dis donc, d'habitude c'est à 5h30 que tu commences à casser les pieds au peuple ! Et au fait, il y a une mosquée dans le coin ?
La nuit a été assez fraiche (17°C), nous sommes à 1600 mètres d'altitude. Ce matin le temps est maussade mais pas de pluie.
Nous retournons au centre ville et pendant qu'André réussit à relever la boîte mail dans un cybercafé (une petite baraque de 3m2 avec une seule station), j'investis dans des sachets d'épices qui ravissent mes narines.
Dès le départ de Munnar, la route est magnifique et traverse des plantations de thé, puis de cardamome et diverses épices ; un vrai régal jusqu'à l'arrivée dans la vallée où nous retrouvons la chaleur, mais aussi le soleil. Nous avons bien laissé la mousson derrière nous !
Sur cette côte de Malabar (côte ouest, longeant la mer d'Oman), nous découvrons des villes mieux organisées, des vrais magasins, une ambiance plus riche dans ce Kérala que nous avons juste abordé hier soir. En témoignent les immenses affiches vantant les mérites des joailliers, des magasins de meubles, des opticiens, des cliniques dentaires.
Les gens, dans le Kérala, sont très accueillants, nous font des signes de la main à notre passage et, bien sûr, dès que l'on s'arrête, entourent le véhicule et nous abreuvent des sempiternelles questions : d'où vous venez, où vous allez, combien ça coûte, comment tu t'appelles, as-tu des enfants… mais le tout dans une ambiance bon enfant et pas pesante.
Nous voyons aussi pas mal de mosquées très colorées et de nombreuses églises.
Nous roulons jusqu'à Cherai Beach où nous nous posons en bord de plage (petite mais magnifique et très propre). Prosper devient très vite la curiosité du jour !
La plage aménagée est vraiment magnifique, les femmes se baignent tout habillées. Le coucher de soleil est splendide.
Nous apprenons qu'il y a eu des attentats et prises d'otages à Bombay. Nous allons suivre ça de près (nous sommes encore à 1000Km de Bombay mais avons prévu d'y passer… en principe !)

Voilà 15 jours que nous sommes arrivés en Inde. Voici un premier petit bilan, très partiel, pour ne pas oublier nos premières impressions :

·         Ça fourmille de gens, il y en a partout. Sur la route on ne peut pas faire 100m sans voir quelqu'un et dans les villes, alors là, c'est une densité impressionnante

·         L'extrême pauvreté de beaucoup de gens. Ce n'est même plus de la pauvreté, c'est du dénuement total. Cela nous fait beaucoup réfléchir à nos sociétés de consommation et à notre monde.

·         La conduite kamikaze des indiens, chauffeurs de bus en tête, suivis de près par les chauffeurs de camions.

·         La saleté ambiante : pas de poubelles car pas de ramassage d'ordures organisé ; les bas côtés de la route ressemblent très souvent à des décharges.

·         La multitude des rickshaws –le moyen de transport de prédilection des indiens avec les bus- remplacent les véhicules individuels que peu de gens peuvent se payer.

·         Certains habitats (assez nombreux) plus que rudimentaires.

·         Le bruit, klaxons en tête. Chez nous, on naît avec une zapette dans la main, ici c'est le klaxon ! Tous les conducteurs l'utilisent sans arrêt, à tort et à travers. On fait comme eux maintenant !!
Mais il y a aussi le bruit de la foule, de la circulation, des trains,…infernal. Un moment de silence est un luxe rare.

·         La pollution, autre que sonore, que créent ces camions et bus qui ne connaissent certainement pas le contrôle technique régulier.

·         La mousson qui inonde tout, habitats compris et oblige la population à vivre, des mois entiers dans une humidité totale.

Mais à côté de tout cela qui peut paraître négatif, l'ambiance est à déguster, de même que la gentillesse en général des gens. Leur anglais, quand ils le parlent, est assez dur à comprendre… mais en 15 jours, ça vient.
Les paysages peuvent être sublimes, ex. les plantations de thé dans le Kerala ou les estuaires bordés de palmiers et de mangrove.
La cuisine aux saveurs subtiles d'épices, dont les chefs maîtrisent le dosage et le mélange. La beauté des femmes en saris.

En gros, on aime bien pour le moment. On s'est même un peu habitués à leur conduite et c'est pas peu dire !

A notre avis, l'ambiance qui se dégage se rapproche plus du Moyen Orient que de l'Asie.

Donc on va continuer en essayant de goûter à tous les instants, les gens, les lieux, les saveurs, etc… comme d'hab !


Etape à Cherai Beach

28/22/2008

On reste là

Très bonne nuit, très calme et pas trop chaude (26,5°C à l'intérieur).
Nous décidons de rester là, de finir de ranger les affaires qui ne rentrent plus dans le coffre cassé, de plier la grande bâche et de l'arrimer sur la roue de secours. Ensuite douche dans le petit hôtel devant lequel nous sommes garés puis courses en ville.
Au retour, nous déjeunons dans un resto pas loin de la plage : crabe masala… miam ! Nous passons tranquillement l'après midi au bord de la plage. En fin d'après-midi, beaucoup d'affluence en ce vendredi soir : jeunes, familles et même des nones ! Tout le monde vient voir le coucher de soleil et/ou faire trempette (habillés, bien sûr).
Soirée calme, cinéma DVD.

29/12/2008

Départ de Cherai Beach

Nuit entrecoupée, vers minuit et demi, par les jeux de plages bruyants (autour de Prosper) d'un groupe de jeunes surexcités. Ensuite, le calme plat est revenu. Très beau temps au lever et mer magnifique. Aujourd'hui nous levons le camp pour remonter doucement vers le nord.
Route assez étroite, avec dévers : nous n'aimons pas trop car le haut de Prosper peut frôler les arbres ou les camions quand il penche comme ça. Beaucoup de circulation aussi, traversée de nombreux villages ; nous croisons quelques convois de voitures joliment décorées de fleurs fraiches (des mariages ?).
Arrivés à Gurayavur, nous allons directement à Punnathur Kotta, au Centre des éléphants du temple. Nous nous posons sur le parking, déjeunons puis allons visiter le centre. Les éléphants sont adorables. C'est le moment où leurs cornacs  les nourrissent, les lavent et les font travailler. C'est toujours un grand plaisir de côtoyer de si près ces pachydermes attachants. Avec l'autorisation du "superviseur", nous pouvons passez la nuit sur ce parking, à peine à 5 ou 6 mètres de plusieurs éléphants !
Soirée tranquille, Sudoku, lecture….


Etape à Gurayavur

30/11/2008

Départ de Gurayavur

Lever à 7h après une nuit un peu entrecoupée : gardien venu 2 ou 3 fois voir si on était là, voisin éléphant agité… et puis chaleur qui a persisté jusque tard dans la nuit car pas un brin d'air. Au cours de la nuit, nous avons beaucoup appris sur le comportement d'un éléphant : ses balancements, ses flatulences (qui ressemblent à un chameau qui blatère, ses érections impressionnantes, sa boulimie car il mange presque tout le temps, la taille de ses crottes, ses colères… bref, maintenant, nous savons tout, ou presque !)

Nous prenons la route avant de nous retrouver coincés par les véhicules des visiteurs sur le parking. Route avec beaucoup de traversée de village. Une mosquée tous les 500 mètres nous rappelle que le Kerala est très musulman. Ensuite, la route se dégrade, est en dévers et la circulation devient plus dense. Nous avons l'occasion de voir des écoles coraniques en vadrouille. La tenue voilée est ici plus stricte : entièrement noire et ne laissant entrevoir que les yeux. En ce dimanche, presque toutes les boutiques sont fermées. On a quand même vu nos premières boucheries… ou plus exactement de la viande suspendue devant la boutique, directement sur la rue !
Ici on entend moins de klaxons et le comportement au volent est plus courtois. On rêve !

La route continue jusqu'à Kannur, où nous cherchons un bivouac en bord de plage, dur, dur ! Nous décidons de prendre une chambre au Mascot Beach Resort, pour nous refaire un peu ! Soirée cool, on fête la Saint André.
Les infos télévisées n'arrêtent pas de parler des attentats de Bombay, des ses origines et de ses conséquences.

Etape à Kannur

1er/12/2008

Départ de Kannur

Lever 7h après une nuit moyenne. Lit moyen, propreté très moyenne, clim qui s'arrête plusieurs fois… bref, un coin à ne pas recommander sinon pour son cadre en surplomb de la mer. Nous levons le camp à 10h. Route un peu longue avec toujours des bons passages et des passages très "ruinés". Quelques "coups de chaud" à cause des chauffeurs toujours aussi fêlés.  Nous avons pu constater que le Nord Kerala et le début du Karnataka comportaient des proportions importantes de femmes en noir, voilées au maximum (juste les yeux apparents)…honte à ceux qui les obligent à se cacher ainsi.
Nous rallions la plage de Malpe et trouvons à nous poser juste en face du Paradise Island Beach Resort, au bord d'une plage magnifique. Un régal ! Balade sur la plage où se prélassent de beaux dromadaires.
Soirée relax et, dans ce cadre très agréable… on fête les t'huit ans de Patricia !

Etape à Malpe Beach

2/12/2008

Départ de Malpe Beach

Lever à 5h ! eh oui, c'est l'exploit du jour. Nous avions décidé d'essayer de rouler tôt, à la fraîche (relative) et avant le trafic des bus. La nuit est restée chaude, encore 28° au lever et pas d'air. On transpire ! Mais le coin s'est avéré un bon spot de bivouac, malgré des gens qui sont restés jusqu'à 2h du matin sur la plage… mais elle est tellement vaste qu'on ne pouvait rien entendre. A 5h, Monsieur Muezzin ici aussi pousse sa chansonnette, histoire de rappeler au peuple qu'il est là pour ……. Au fait, on aurait dit une Muezzine qui chantait !  Même ça, il a réussi à s'en débarrasser ! on se l'imagine bien se prélassant en buvant son thé pendant que sa meuf bosse !
Trêve de plaisanterie, la condition de la femme en Inde n'est pas du tout enviable… et pour la majorité des femmes, ça s'appelle de l'esclavage, ni plus ni moins.
Nous prenons la route au son de la chanson de la Muezzine. On roule bien au petit matin : moins de circulation, moins de bus, route en bon état. Mais vers 9h tout se dégrade : la route en premier, puis la circulation (les rickshaws attaquent leur journée).
Les plus beaux paysages à notre goût, sont le passage des ponts au-dessus des estuaires ; vue magnifique de part et d'autre. Nous repensons à la région des 4000 îles sur le Mékong, au sud du Laos. La route a la bonne idée de redevenir meilleure de temps en temps, notamment sur la fin.  Nous entrons dans l'état de GOA, ancienne colonie Portugaise, et nous dirigeons vers Palolem Beach où nous prévoyions de bivouaquer. La foule énorme et les échoppes pour touristes nous font battre en retraite et nous nous dirigeons vers Agonda Beach, beaucoup plus calme et sauvage. Nous trouvons facilement le coin où les "voyageurs en camion" se posent pour plus ou moins longtemps. Des allemands bien sûr, mais aussi un camion Belge, un Anglais et un Autrichien sont déjà là. Nous trouvons une place en bord de plage. Nous mangeons au petit resto qui est installé juste là, puis finissons de nous installer et … repos en admirant la mer d'Oman. Plus tard, nous assistons à un coucher de soleil sur la mer splendide dans ce cadre paradisiaque. Mais il fait chaud !!! nous pensions trouver un temps plus frais ici… heureusement qu'il y a une bonne brise.

A noter qu'aujourd'hui, pour la première fois en Inde, nous avons senti venir très fort une demande de Bakchich, à la sortie de l'état du Karnataka, après qu'ils aient essayé de trouver une faille dans nos papiers (par ex. assurance). De fait, beaucoup de locaux qui franchissaient cette frontière avec l'état de Goa, glissaient discrètement des billets aux policiers, billets qui disparaissaient vite sous un livre. Et pas de reçu bien sûr !

Etape à Agonda (Etat de Goa)

3/12/2008

Nous prévoyons de rester là pour plusieurs jours

Assez gros orage cette nuit vers 11h30. Obligés d'enlever l'auvent. Mais à part ça, très bonne nuit, super calme et fraîche. Les vaches viennent rôder par là. Matinée "cogitage" pour évaluer toutes les hypothèses de route au cas où le Pakistan ou l'Inde décideraient de fermer leur frontière commune, suite aux attentats de Bombay.
Nous retournons manger au restaurant, qui va devenir notre cantine pour le déjeuner, vu le prix des repas (environ 5€ à deux avec la boisson). En début d'après-midi, nous partons à pied au petit village qui se trouve à 2km. Petites courses + internet et retour… le soleil cogne. Au retour, baignade dans la mer à 30°C. Longs échanges avec des Belges cyclistes venus nous saluer.
Soirée tranquille, il fait un peu plus frais. On admire le coucher de soleil…. La belle vie quoi !

Du 4 au 14/12/2008

A Agonda Beach

Où les jours se suivent… et se ressemblent ! Bien sûr, nous profitons des baignades, mais aussi du farniente au soleil… où à l'ombre car ça tape dur ! Tous les jours, petites courses au village voisin où on trouve de beaux légumes, du bon pain à la "German Bakery", tout ce qu'il faut à l'épicerie "Fatima Store" et du bon vin à la boutique ; nous apprécions particulièrement le Madera blanc que nous dégustons le soir en admirant le coucher de soleil sur la mer.

Par deux fois, nous allons à Chaudi, la "grande" ville voisine pour faire un vrai marché au supermarket local et surtout, le marché aux légumes, très typique et coloré et le marché aux poissons où nous craquons pour 2 kg de grosses crevettes (pour 7 euros). Ce sont essentiellement les femmes qui vendent sur les marchés et leurs saris colorés rajoutent encore de la couleur aux fruits et légumes, montagnes d'épices….

Un soir, nous faisons la fête sur l'invitation de Julian, notre voisin anglais qui fête son anniversaire au bar de la plage. Soirée très sympa où tous les copains guitaristes tapent le bœuf !

Une autre facette assez pittoresque de ce séjour est l'approvisionnement en eau. Il faut aller au puits avec son seau et remonter l'eau qu'on transfère ensuite dans des bidons. Pour les lessives, idem, nous partons au puits avec seau et bassine… et c'est l'occasion d'observer une famille de singe dans les arbres… on se demande qui observe le plus l'autre !

 Nous profitons aussi de cet intermède pour bricoler dans Prosper : raccord de peinture sur les réparations de fibre de verre effectuées sur la cellule au cours de l'année écoulée, mais également renfort de la marche d'entrée qui a commencé à pourrir en prenant l'eau… et du coffre extérieur qui a été forcé lors du shipping. Heureusement qu'à Chaudi on a pu trouver tout ce qu'il fallait en bricolage. André en profite aussi pour préparer une bonne mise à jour du site car nous avons de l'Internet au village. Tous les jours il fait ses 3km à pieds pour se rendre au cybercafé.

De très sympathiques discussions avec nos différents voisins allemands et autrichiens nous ont permis de recueillir beaucoup d'infos sur le Népal et le Pakistan car tous ces bourlingueurs ont déjà fait pas mal de visites dans ces pays là. En échange nous donnons  des infos sur l'Asie du Sud Est qui sera leur prochaine destination. Hildegard et Christian nous donnent envie d'aller au Yémen qu'ils ont adoré et nous leur racontons l'Australie qu'ils vont visiter prochainement.

Nous avons loué un scooter à la journée pour notre deuxième virée à Chaudi et c'est aussi l'occasion d'aller balader à Palolem Beach, la grande plage voisine bordée de boutiques d'artisanat… mais je résiste car la plupart de ces articles viennent soit du Rajasthan, soit du Népal !! A chaudi, sur les conseils de Anna-Laura notre voisine, nous achetons du filet de bœuf dans une boucherie qui présente de bonnes conditions d'hygiène. 1 Kg de filet de bœuf pour 3 euros… un vrai régal, d'autant plus apprécié qu'en Inde nous avons eu peu d'occasions de manger de la viande et encore moins du bœuf. Dans le sud, les restos sont surtout végétariens, avec des spécialités délicieuses au demeurant. Nous apprécions beaucoup également les salades vertes et les tomates que j'achète chez le petit marchand de légume d'Agonda car il est difficile, dans les restos, d'en trouver et lorsqu'il y en a nous ne sommes jamais sûr de l'eau avec laquelle les légumes ont été lavés. Donc il vaut mieux les manger chez soi !

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, il faut quand même songer à continuer la route. Patricia a calculé notre futur itinéraire avec estimation du temps nécessaire aux différentes étapes et aux visites. Il nous faut donc partir le dimanche 14. Nous savourons donc nos dernières journées et le dimanche arrivant, nous décidons de rester un jour de plus ! Grâce à cette prolongation, nous faisons la connaissance d'un couple de français, juste de passage : Jean-Pierre et Marie-Odile PILLOT… Président et secrétaire de CCRSF (Camping-Cars sur les Routes de la Soie et du Monde) qui sont sur les routes pour quelques mois, le temps d'un aller-retour en Inde !

C'est ainsi que s'achève ce séjour magnifique dans ce petit coin de paradis où la douceur de vivre n'est pas un vain mot.

15/12/2008

Départ d'Agonda

ça y est, on lève le camp, snif, snif !
Debouts à 6h pour tout ranger. On fait nos adieux à tous nos copains, un dernier passage au puits pour remplir notre réservoir et nous prenons la route avec un stop à Chaudi pour quelques courses. Nous savons que nous allons passer les 4 jours à venir sur l'autoroute, afin de couvrir les 1200 km qui nous séparent d'Udaipur, notre première étape au Rajasthan.

Nous avons environ 200 km à faire pour rallier l'autoroute. La première partie de la route est bonne mais toujours avec un trafic très dense. Par contre, la deuxième partie ne peut pas être appelée une route, ni même une piste ; c'est une collection de trous ! C'est pénible, chaque kilomètre semble long, de plus à Sanquelim nous avons raté un embranchement et l'avons réalisé 15 km plus loin. Mais nos peines sont récompensées par la beauté du paysage à certains moments : la traversée des zones agricoles avec les travaux réalisés "à l'ancienne". On bat le blé, on fauche à la fau et on laboure avec le soc.  Quelques singes nous saluent au passage ici ou là. Et toujours de la couleur apportée par les saris des jolies indiennes. Après avoir traversé Belgaum qui s'avère être une grande ville, nous nous arrêtons dans une station, au début de la route à 4 voies vers Bombay.

Etape près de Belgaum

16/12/2008

Départ de Belgaum

Lever en fanfare à 6h car un pauvre bougre voulait certainement que nous lui donnions quelque chose et tapait partout sur Prosper. Bon, de toute façon on voulait prendre la route tôt pour avaler un maximum de kilomètres aujourd'hui.

Et qu'est-ce qui peut procurer beaucoup de bonheur  des fois ?

Juste une petite autoroute qui nous prend presque devant notre station et nous amène jusqu'à notre étape du soir, près de 600 km plus loin. Même si cette charmante chose est parfois agrémentée de transport en tous genre type chars à bœufs, même si on y trouve toute la panoplie animale : vaches, buffles, ânes, chèvres, chiens,… même si les piétons traversent comme ils le veulent, même si aussi, chose étonnante, certains conducteurs la prennent à contresens !

Avec ce que nous avons vécu hier, c'est de la crème !!!!

Jusqu'à Bombay, la route oscille entre 500 et 800 mètres d'altitude. A Bombay, c'est la cata au niveau circulation, et encore nous avons évité la ville, nous ne traversons que la banlieue. Heureusement, toutes les personnes que nous questionnons pour la direction à prendre son extrêmement gentilles et de bonne volonté. Après être sorti du trafic de Bombay, la circulation sur l'autoroute reste quand même très dense, les camions se suivent… et se ressemblent au niveau de la conduite ! De plus, la qualité du revêtement laisse vraiment à désirer et il faut slalomer (comme tous les autres véhicules), pour éviter les passages ruinés. Les paysages sont moins intéressants que ce matin. Nous avons pu voir les plateaux très fertiles avec surtout de la canne à sucre. Par contre, il est clair que nous avons rejoint la grande civilisation, ses zones industrielles, sa pollution parfois extrême. Cette soi-disant civilisation nous abreuvant de publicité pour les produits occidentaux (jean's par exemple, des appartements dans des immeubles de luxe, les bons plans d'assurance pour les retraités, les véhicules en tout genre…)

On peut voir aussi, et là c'est beaucoup plus dur, les fabriques de briques en terre où, quand même, les plus dures tâches sont accomplies par des femmes, des ados, voire des enfants.

Nous cherchons, en vain, une station correcte pour y passer la nuit ; elles sont toutes sales, directement sur la terre (bonjour la poussière à chaque arrivée/départ de véhicule). In fine, nous nous posons sur le parking de l'hôtel restaurant Atithi à Charoti. L'endroit fait également pub et on peut y boire toutes les catégories d'alcool. Pas vraiment calme, mais la fatigue aidant, nous nous endormons quand même (avec nos indispensables petits bouchons d'oreille que nous bénissons, ici en Inde). Dans la soirée, un indien est venu nous saluer dans un français parfait… en fait il vit à Paris depuis 23 ans et revient tous les 2 ans en vacance dans sa famille ; très sympa de discuter avec lui.


Etape à Charoti

17/12/2008

Départ de Charoti

Nuit très bruyante et mouvementée sur ce parking d'hôtel où, toute la nuit, des gens viennent boire un coup ! De plus, l'autoroute passe à 20 mètres de nous et est très bruyante à cause des camions. Nous arrivons quand même à dormir (toujours dans les mêmes conditions) ; le garde armé s'est installé juste à côté de Prosper ! Lever à 6h15, nous admirons un beau lever de soleil en prenant le petit déj.  Nous partons à 8h15, après avoir fait le plein d'eau et remercié le gardien de nuit qui nous dit avoir surveillé que personne ne nous importune.

Nous nous insérons dans la circulation déjà très dense et composée presque exclusivement de camions vieux, très chargés et toujours aussi kamikazes. Certes, la route est d'abord correcte et nous pouvons observer la vie, comme d'habitude. Nous constatons que de nombreux enfants ne sont pas scolarisés. La route devient infernale à partir de Surat environ jusqu'à Vadodara. Travaux de l'autoroute en construction sur 130 km environ. Et là, on observe les kamikazes dans leurs grandes œuvres : c'est la roulette russe version Indienne. On dépasse n'importe où, ça passe ou ça casse… et on en a vu de la casse : plusieurs camions dans les fossés, des voitures réduites en bouillie. Nous faisons très attention tout en jouant des coudes quand un toqué nous embête un peu trop. Nous trouvons un qualificatif à cette conduite : elle est très "rock and roll" ! Les quelques voitures particulières qui roulent dans ce trafic ne sont pas moins rockeuses.

Ouf, à Vadodara, nous prenons l'expressway vers Ahamadabad. Au péage, super accueil du chef qui nous fait passer gratos, tout heureux de saluer des français qui lui disent aimer l'Inde. Nous nous arrêtons quelques 50km plus loin sur une station Reliance A1, en espérant être au calme car le trafic sur l'expressway est faible (peut-être le tarif est trop cher pour les locaux ?  1,50€ pour 80 km). Les quelques clients présents à la station viennent vite discuter et nous apprécions toujours ces discussions très amicales.

Une réflexion que nous nous faisions en roulant aujourd'hui, est que l'un des traits caractéristiques de l'Inde, c'est la couleur : celle des saris que nous n'arrêtons pas d'admirer et de photographier avec ces jolies jeunes femmes qui les portent admirablement (les plus âgées aussi, mais leurs bourrelets généreux causés par une nourriture indienne qui au bout du compte est généreusement grasse, gâchent un peu le tableau !) Couleur aussi des camions, des immeubles, des temples hindous, des mosquées, des fleurs bien sûr, enfilées en collier et que les femmes portent tressées dans leurs cheveux. Même les cornes des bœufs sont peintes à l'occasion des fêtes et restent colorées pour le restant de l'année. Sans oublier les enfants en uniformes scolaires, eux aussi souvent colorés.

Confirmation aussi d'un constat déjà effectué : en approchant des grandes villes, des cités industrielles, des chantiers, la pauvreté telle qu'on ne la voit pas dans les campagnes est là : bidonvilles, mendicité, loques, enfants nus, tas d'ordures, nous frappent à tous les coins de route.

Les femmes sont remarquables. Ce sont elles qui font une grande partie des travaux pénibles. Elles en prennent largement leur part sur les chantiers : pioches, portée de pierres, de terre… leurs bébés posés à même le sol à côté d'elles. Mais toujours dignes et toujours en saris colorés.  Ce sont elles, exclusivement, qui vont chercher parfois loin, d'énormes fagots de bois qu'elles portent sur la tête. De la même façon, elles transportent de l'eau, des énormes sacs remplis d'on ne sait quoi et elles marchent, le long des routes, pour faire sûrement de nombreux kilomètres. On les admire, sachant encore une fois que leur condition de femme ici est particulièrement dure à assumer. Le bon karma c'est de naître garçon !

Etape à 30km d'Ahmadabad, sur l'expressway, à la station Reliance

18/12/2008

Départ d'Ahmadabad

Bonne nuit, seulement troublée au début par la musique diffusée par la station, musique locale bien sûr… un peu usante pour nos oreilles Européennes ! Mais à minuit, musique et trafic se sont calmés. Nous nous levons à 6h avec une relative fraîcheur (22°C).

Nous prenons la route après avoir fait le plein d'eau et, jour de chance, nous aurons une très belle autoroute jusqu'à Udaipur. Mais un petit problème vient troubler notre sérénité : nous détectons un bruit qui ressemble à celui d'un roulement qui a souffert.  A part ça, les péages sont passés avec le sourire et gratuitement pour les touristes français souriants (sauf un où le blaireau de chef a voulu jouer au chef !). Nous traversons de belles zones maraîchères, en découvrant des charrettes tirées par des… chameaux. Ça change.

Nous admirons sur cette autoroute certainement récente, les magnifiques bougainvillées de toutes les couleurs sur le terre plein central. Nous voyons aussi, enfin, les grands champs de coton qui expliquent les camions aux immenses chargement très ventrus que nous n'arrêtons pas de doubler. Nous remarquons aussi que les camions, ici, semblent plus récents, plus modernes… mais ce sont toujours des camions TATA.

L'arrivée au Rajasthan se concrétise par un paysage soudain aride. On se croirait en Andalousie au mois d'Août. Et c'est plein de virages au milieu des collines ocre. Les maisons sont en terre et se fondent complètement dans le paysage. Enfin, l'arrivée à Udaipur, terme de cette journée, est marquée par une manifestation qui nous fait galérer un peu au milieu de centaines de rickchaws plus pressés les uns que les autres, de voitures qui se croient seules, de policiers débordés qui rajoutent à la panique en criant et en invectivant tout le monde. Nous trouvons quand même assez vite le Rang Niwas Palace Hotel, recommandé par d'autres voyageurs. Nous nous posons sur le petit parking intérieur, juste à côté de la piscine. Pour 200 roupies par jour, nous avons le parking, l'accès à une pièce douche/wc, l'accès à la piscine et un accueil très sympa. De  plus, le cadre est enchanteur : il s'agit d'un ancien petit palais reconverti en hôtel mais qui a gardé son charme d'antan et sa décoration genre "comte des milles et unes nuits". Les bâtiments à l'architecture superbes entourent un petit jardin très soigné. Nous déjeunons car ça fait vraiment faim, puis nous partons en rickchaw chez Toyota. Un technicien vient plus tard, sur place, voir notre problème. Hélas, il faudra l'amener demain matin à l'atelier pour une expertise plus poussée. Un peu d'internet dans une échoppe voisine (après 5 jours nous avons hâte de voir les nouvelles !) puis soirée tranquille dans notre CC et dans ce petit havre de verdure en pleine ville.

Ah, on a oublié de vous dire : ici les rétroviseurs et les clignotants ne servent à rien. Les premiers sont soit cassés suite à un croisement un peu chaud avec un autre véhicule, soit rabattus pour ne pas subir le sort des précédents. Quant aux clignotants, ils sont remplacés par un bras qui sort à droite (c'est celui du chauffeur) pour dire "je dépasse" ou alors "passez" (tout dépend du mouvement que fait la main), ou par un bras qui sort à gauche (c'est celui du copilote) pour dire "attention, on se rabat". Economie d'ampoules de cligno garantie. Sauf que quelquefois, le cligno de droite qui clignote (c'est son job) veut dire "vous pouvez doubler"… et ne vous gourrez pas car il se peut qu'un indien le mette pour vraiment tourner à droite… et là vous allez être marron !

Bon on arrête là ces considérations que certains jugeront inutiles. Ceux qui conduiront ici un jour devront s'en rappeler !


Etape à Udaipur

19/12/2008

A Udaipur

Bon plan : le calme vient assez tôt dans le quartier et dans la nuit seuls quelques aboiements lointains troublent le silence absolu. En plus, Internet est au pied de Prosper ou à 15 mètres si on veut connecter notre portable. Ici il fait plus frais et c'est tant mieux. Cette nuit, 18°C… super ! Au réveil à 7h, l'animation commence à peine avec le lever du jour. C'est l'heure des prières des indiens, les musulmans quant à eux ayant été réveillés beaucoup plus tôt par Mr Muezzin ! 

Nous nous préparons puis partons chez Toyota. Ils démontent, confirment notre diagnostic : un roulement HS à l'arrière gauche et ils n'ont pas la pièce car ici ils ne commercialisent pas le modèle de Prosper. Mais il était sûrement écrit que c'était notre jour de chance (bon karma comme ils disent) car ils décident de partir en ville chez un grand marchand de roulements… au cas où…ils reviennent une heure plus tard avec un roulement idem le nôtre. Ouf. Ils remontent, on paie au total 2200 roupies soit moins de 37€ et à 15h30 nous sommes de retour à notre "petit palais" heureux que ce problème soit résolu (car nous étions très sceptiques, faut le dire !)

Un petit tour à Internet et hop, nous partons au restaurant car le déjeuner a été très léger et sommaire au garage.

Il fait presque froid pour les indiens, ils portent tous des blousons, pull over, châles ou couverture sur les épaules. Pour nous c'est une fraîcheur très agréable mais qui ne nous encourage pas à profiter de la belle piscine de l'hôtel.

En soirée, Patricia a une longue discussion très sympathique dans le jardin, avec le propriétaire des lieux -oncle du maharadjah actuel- et sa femme. Un couple vraiment charmant et plein de douceur.

Petite anecdote : au garage Toyota, de jeunes écolières sortant de l'école, ont sauté au coup de Patricia en lui demandant son nom, son pays, son numéro de mobile… quand il vous arrive un truc pareil… eh bien ça vous touche !

20/12/2008

A Udaipur

De bon matin, nous partons à pieds pour voir le lac et surtout l'animation qui règne sur ses berges. Grande balade qui nous fait monter par les petites rues vers le Jagdish Temple, qui nous permet d'admirer le City Palace perché sur sa colline, le lake palace hôtel au milieu du lac et les lavandières qui viennent laver leur linge dans le lac. Ensuite nous suivons plein de petites rues, bordées de commerces, organisés par quartiers : les épices puis les joailliers, viennent ensuite les fruits et légumes puis les tissus, saris…. Une très grande animation règne ici le matin. Nous assistons aussi au "balayage du matin" : cela consiste à balayer devant sa porte en poussant la poussière et les détritus vers le milieu de la rue et donc sur vos pieds qui passent par là. Ensuite, on ne ramasse pas mais on en fait un tas… donc cqfd, tout ceci reviendra devant les pas de porte et demain on recommencera. La seule poussière qui s'en va, c'est celle que nous emportons en passant ! Peu importe, tout cela nous semble vivant, coloré au possible, sympathique avec les "hello" qui nous saluent. Nous retrouvons Prosper après pas mal de kilomètres, fatigués mais satisfaits de cette observation matinale et hors des circuits touristiques. Déjeuner "comme d'hab" au resto de l'hôtel où nous sommes posés. Après-midi, visite du Tibétan Market à 2 pas de notre porte, puis mise à jour du site, cuisine,… la vie courante quoi !

Soirée "du samedi soir" avec, auparavant, la visite de 2 jeunes bretons passant par là. Un petit tour à Internet puis… notre soirée apéro….

21/12/2008

A Udaipur

Nous avons rendez-vous à 9h30 avec un rickshaw qui était venu discuter avec nous quand nous étions chez Toyota il y a 2 jours. Tournée des marchés au programme. Donc lever à 6h, nettoyage des panneaux solaires si poussiéreux qu'ils chargent à peine, douche,… et départ pour la grande tournée d'Udaipur : les vieux quartiers, les différents marchés : légumes, poulets, épices…. Puis les lacs et montée au Maharana Pratap Sharak Samiti : joli promontoire avec jardins procurant une vue extraordinaire sur Udaipur et ses environs. Retour par le centre ville après la visite d'une fabrique artisanale d'étoffes. Nous déjeunons de nos achats au marché aux légumes, un régal. Nous finissons presque de réparer la marche d'entrée de Prosper. En fin d'après-midi nous partons vers Jagdish Temple en admirant les petites boutiques d'artisanat local. Nous buvons un pot à la French Bakery et en profitons pour acheter deux pains qui paraissent "normaux" (ras le bol du pain de mie sucré !). A 19h nous assistons à un spectacle de danse du Rajasthan qui se déroule dans la cour du magnifique Bagore Hi Haveli à Gangaur Ghat. Superbe cadre et beau spectacle d'une heure.

22/12/2008

A Udaipur

Gros programme aujourd'hui avec, ce matin, la visite du City Palace et cet après-midi les fêtes de Shilpgram, et lever tranquille à 8h ! on ne s'en fait pas !
Au city Palace, nous avons aimé l'architecture extérieure… vraiment le style des milles et une nuit ! l'ensemble est extraordinaire et en excellent état. On se demande quand même comment on pouvait vivre dans ce style de palais qui n'est qu'une succession de petits patios, d'alcôves sans fenêtres, renfoncements, escaliers étroits et dans tous les sens, petites portes et pièces minuscules. Pas une seule grande et belle pièce. Par contre les patios intérieurs sont superbes. Au final, une très belle visite. Déjeuner typique dans un resto en terrasse sur les toits. Juste le temps de se reposer un peu et notre rickshaw préféré vient nous prendre pour nous conduire à Shilpgram. Une succession d'échoppes en majorité d'étoffes en tout genre et d'artisanat… bon, je me régale et André prend des photos des environs… de bonnes reconstitution des villages typiques du Rajasthan se trouvent au milieu du village où des musiciens et des danseuses font l'animation. Un après-midi agréable même si la "fête" est surtout prétexte à du shopping.

23/12/2008

Départ d'Udaipur

Une nuit bien fraîche : 14° au réveil à 6h… donc une bonne nuit. Après les adieux à l'hôtel, la traversée laborieuse de la ville, on attaque la route vers Mount Abu. Route future à 4 voies qui, au moins au début, est loin d'être finie et comporte beaucoup de "diversions" cahotiques. Pause déjeuner en route. La montée vers Mount Abu est bonne, seulement perturbée par les singes qui peuplent le bord de la route. Arrivés à Mount Abu et après avoir payé une taxe d'accès à la ville, nous recherchons un hôtel qui veuille bien nous accueillir sur son parking. Après plusieurs échecs, y compris des adresses que nous avions d'autres voyageurs, nous en trouvons un, l'hôtel Maya, qui nous accepte après que Patricia ait dit au manager ce qu'elle pensait des 400 roupies qu'il demandait pour un parking quelconque sans aucune facilité... et plus globalement sur la façon dont on accueille les voyageurs à Mount Abu…. Devant ce déferlement de colère, le prix est descendu à 100 roupies…. Brave Titouille !
Soirée tranquille après une balade en ville où le seul internet se trouve dans les quelques échoppes en tous genres.

Etape à Mount Abu

24/12/2008

Départ de Mount Abu

Nuit très fraîche, 8°C à 7h et 11°C dans Prosper… vite un petit coup de chauffage, un bon petit déjeuner, on se prépare et on quitte ce parking où nous avons passé une nuit très tranquille, une fois terminée la fête qui se déroulait dans les salons de l'hôtel. En partant, nous décidons de jeter un coup d'œil au temple jaïn de Dilwara, mais il n'est visitable qu'à partir de 12h. Donc nous prenons la route en sens inverse. Très beaux points de vue et beaucoup de singes. Sur la nationale nous retrouvons la succession de camions… pénible. Après avoir bifurqué vers Ranakpur, la circulation est plus calme et le paysage et la traversée de villages sont agréables. En arrivant à Ranakpur, nous nous arrêtons au Maharani Bagh Orchad Retreat qui nous accueille de façon extraordinaire… bien sûr que nous pouvons passer la nuit sur le parking, nous sommes les bienvenus…. Ça change de Mount Abu !

Un guide nous fait visiter toute la propriété, les jardins, beaucoup d'oiseaux, de biches… un régal. Les bungalows sont répartis dans les jardins, la piscine est originale, la terrasse surélevée pour admirer la nature environnante et le coucher de soleil. Cet ensemble a été construit au 19ème siècle pour la Maharani de Jodhpur, au milieu d'un verger de manguiers. Le tout est tenu et entretenu de façon admirable. Nous visitons également le restaurant en extérieur où nous avons prévu de dîner ce soir. Nous appelons la famille pour souhaiter des joyeux noëls avant de faire notre apéro, prélude à cette jolie soirée de Noël. Au resto, nous avons dîné de spécialités du Rajasthan, très bon, addition un peu élevée (mais nous ne payons rien pour le parking) et surtout soirée très fraîche car le resto se trouve dans les jardins, en extérieur, donc la parka n'est pas de trop ! Un Noël original et plein de charme dans ce cadre enchanteur !

Etape à Ranakpur

25/12/2008

A Ranakpur

C'est Noël, Joyeux Noël ! Il fait beau, on est dans un cadre super, il fait frais, la vie est belle. Nous prenons notre petit déjeuner, le chauffage est le bienvenu (comme tous les matins depuis que nous sommes dans le Rajasthan). Le ciel est définitivement bleu, nous n'avons jamais vu un nuage, et le soleil est au rendez-vous tous les matins. Nous passons tranquillement cette matinée de Noël, balade dans le parc… Après déjeuner, nous partons visiter le fameux temple jaïn qui fait la réputation de Ranakpur. Et effectivement, cette réputation n'est pas usurpée : le temple d'Adinath est une pure merveille architecturale, entièrement en marbre, on dirait de la dentelle, différents niveaux, des centaines de colonnes, des dômes, des chapiteaux… un ensemble harmonieux et absolument extraordinaire. Juste à côté, le petit temple Suparshvanath, dit temple des prostituées à cause des sculptures un peu olé, olé sur ses façades extérieures. Retour à notre base pour continuer tranquillement notre journée de Noël. En soirée, apéro sympa puis ciné avec "Bienvenue chez les Chtis".

26/12/2008

Départ de Ranakpur

Dommage de quitter ce cadre enchanteur, nous disons au revoir à notre gardien et au personnel qui nous avait si gentiment accueillis ici. Nous lui donnons un bon pourboire (mérité car il était vraiment adorable et serviable). Une très bonne adresse pour les copains ! Nous pouvons même faire le plein d'eau et rincer Prosper plein de poussière, avant de partir. Nous reprenons la route en sens inverse jusqu'à la bifurcation puis direction Pali et Jodhpur. La route traverse des paysages très arides et nous retrouvons la valse des camions… et hop que je te double ! Arrivés à Jodhpur nous allons nous poser sur le parking de l'hôtel du gouvernement pour 150 roupies… pour une nuit ça ira ! Soirée tranquille, ciné DVD, on se couche tôt… et on est réveillés par 2 individus avec des gants de boxe qui s'entraînaient et avaient pris la roue de secours à l'arrière de Prosper, pour un punching ball ! incroyable ! on gueule un coup, ils s'excusent… on se rendort.

Encore aujourd'hui, nous avons pu constater combien les femmes sont celles qui travaillent le plus dur ici, pendant que les hommes au mieux les regardent travailler, au pire papotent entre eux, assis dans leur coin. On voit ces femmes porter de lourds fardeaux sur la tête : gros fagots de bois, grosses cruches d'eau, cailloux dans des paniers sur les chantiers, et tout ça le plus souvent en portant un ou deux enfants dans les bras. Ici dans le Rajasthan plus qu'ailleurs paraît-il, elles sont exploitées, voire maltraitées… mais avec tout ça elles restent gracieuses et belles dans leurs tenues typiques : jupe longue très froncée et colorée avec une tunique et un long foulard en mousseline qu'elles mettent sur leur tête et qui, souvent, cache leur visage… un signe de plus de leur condition ici.

Etape à Jodhpur

27/12/2008

Départ de Jodhpur

Grâce à Monsieur Muezzin, réveil en fanfare à 5h du mat et lever à 6h. On se prépare et on prend la (longue) route pour Jaisalmer. Avant de quitter la ville nous nous arrêtons pour faire des provisions et le plein de gasoil + eau. La route se révèle bonne et même très bonne et très agréable, parfois étroite mais il y a très peu de circulation. Nous atteignons assez vite Osyian où nous voulions repérer un bivouac où nous aimerions bien passer le Jour de l'An… et nous ne sommes pas déçus ! Le Camel Camp s'avère être un lieu d'exception, genre campement de luxe dans le désert. Nous y rencontrons le propriétaire qui nous accueille de façon fort sympathique. Nous pourrons y venir pour le réveillon et nous ne paierons que (bon, c'est le réveillon !) 50$US par personne pour le dîner, la soirée, les animations… et on se parkera à l'intérieur du domaine…. Génial.
Nous reprenons la route, toujours belle, en s'enfonçant un peu plus dans ce désert du Thar. Bien sûr c'est un désert avec quelques arbustes et des gazelles, renards des sables… Beaucoup de vaches, chèvres, moutons, ânes… sur la route.
Arrivés à Jaisalmer, nous allons directement se poser au Jawahar Niwas Palace. La négociation n'a pas été facile au début, mais le passage à point nommé du propriétaire qui n'est autre que le Roi de Jaisalmer (excusez du peu !) arrange les choses. Il nous souhaite la bienvenue chez lui, et demande qu'on nous accueille correctement. Nous avons donc une chambre pour prendre les douches, un grand parking avec un chameau pour voisin, tout ça pour 300 roupies par nuit au lieu des 500 demandés au début.  C'est parfait, calme et beau point de vue sur la forteresse de Jaisalmer. L'hôtel en lui-même est splendide, la bâtisse couleur ocre est agrémentée de tours, de clochetons, d'alcôves… vraiment une architecture de palace oriental. La piscine, dans l'immense patio intérieur, est très belle mais il fait un peu frais pour l'essayer !

Etape à Jaisalmer

28/12/2008

A Jaisalmer

Très frisquette la nuit…. 10°C au petit matin ! béni soit celui qui a inventé le chauffage au gasoil !
Sous un ciel parfaitement bleu (en fait c'est toujours comme ça par ici) nous partons en rickshaw à la forteresse. Il nous laisse dans la cour d'entrée et nous partons à pieds à l'assaut des petites ruelles (si étroites qu'on peut à peine doubler les vaches !) ça grouille de vie à l'intérieur de ce dédale. Bien sûr les petites boutiques de souvenirs "Rajasthani" mais aussi les gens qui vivent là tout simplement, les femmes qui font leur lessives, les enfants qui jouent…des entrées minuscules, des petits couloirs, des escaliers si étroits qu'on aurait peur de se coincer, des murets… tout ça blanchi à la chaux ou peint de couleur bleu. On savoure, on se perd dans ce labyrinthe, on arrive en haut, sur les remparts et on admire le point de vue. C'est vraiment très sympa et pour rester dans cette ambiance, nous déjeunons dans un resto italien avec terrasse sur les toits d'où nous pouvons continuer d'admirer la ville en dessous. A la sortie de la forteresse, nous faisons quelques courses au marché très animé qui s'étire dans toutes les rues, puis nous rentrons à pieds à notre hôtel après un arrêt à Internet.
Au total une très agréable journée puis une soirée relax.

29/12/2008

Khuri (45 km environ de Jaisalmer)

Nous quittons ce bon bivouac pour aller passer une nuit dans les dunes de Khuri.
Route bien étroite où les croisements sont difficiles, mais sympa : on s'enfonce dans le désert. Arrivés sur place on va à la Guesthouse dont nous avions les coordonnées par d'autres voyageurs. Accueil très moyen, ça semble presque désaffecté et c'est sale. Nous repartons et nous éloignons du village pour casser la croute dans Prosper. Dans le village nous demandons à la police où nous pouvons envisager de passer la nuit, ils nous accueillent volontiers à l'intérieur de leur cour ou bien devant leur portail, comme nous préférons…. OK nous reviendrons ce soir.
En attendant, nous partons voir ces fameuses dunes, nous les escaladons pour admirer le paysage et décidons de passer l'après-midi dans ce cadre désertique, calme et très agréable. Patricia peint… les dunes. Nous dînons aussi sur place pendant que des centaines de touristes arrivent à dos de chameau pour voir le coucher de soleil (c'est la grande attraction locale).
Nous admirons aussi ce beau coucher de soleil puis dégustons un bon plat de spaghettis, sauce aux olives, parmesan… le top !

A la nuit, nous partons nous poser devant le poste de police. Tous les Resorts et Guesthouse qui semblaient dormir dans la journée sont très animés : musique et spectacles de danse pour tous les touristes qui sont venus admirer le coucher de soleil.

30/12/2008

Départ de Khuri

…et il se lève comme il s'est couché… le soleil ; aussi beau, mêmes couleurs flamboyantes. Il est 7h30, on se lève avec lui. La nuit a été fraiche et très calme. Nous reprenons la route en sens inverse d'hier. Très agréable car nous ne croisons personne sur cette petite route étroite. Seules quelques gazelles nous saluent… les chèvres et les moutons sont les seuls occupants de la chaussée. En retraversant Jaisalmer nous faisons quelques courses avant de poursuivre notre route jusqu'à Phalodi en passant auparavant à Pokaran. Arrivés à destination, nous tournons dans la ville très animée par les marchés à la recherche d'un ATM… que nous trouvons et qui fonctionne ! Ensuite, nous allons au poste de police leur demander où nous poser. Ils nous invitent à rester chez eux, dans l'arrière cour et nous offrent le thé après, bien sûr, la visite de curiosité de Prosper.

A noter : mon exceptionnelle copilote est aussi une exceptionnelle cuisinière (ça on le savait déjà mais ça mérite d'être répété). Ce soir, avec les produits du cru elle nous a inventé un ragout de légumes à l'indienne avec toutes les épices qu'il fallait… un vrai délice !

Etape à Phalodi

31/12/2008

Départ de Phalodi

Et voici le dernier jour de l'année arrivé !
Nous avons passé une nuit moyenne à cause des trains qui klaxonnent durant toute la traversée du village pour ne pas écraser les piétons qui marchent sur la voie…et dieu sait qu'il y a de nombreux trains dans ce pays, y compris la nuit.
Nous prenons la route tranquillement avec plusieurs haltes pour faire des photos : habitats typiques, gazelles… Longue pause pour déjeuner et mettre à jour les récits sur l'ordinateur. Nous arrivons à destination vers 13h30 et sommes très bien accueillis. Nous nous installons comme prévu dans la zone parking, à l'intérieur de l'enceinte et juste en face les chameaux. Nos hôtes, lors de notre accueil, nous ont tout expliqué et les festivités débutent à 17h avec les courses de chameaux, puis des danses et de la musique traditionnelle, puis le dîner, puis de la musique moins traditionnelle pour terminer avec le feu d'artifice. Nous nous reposons un peu avant de nous préparer. Nous faisons un tour du domaine pour immortaliser sur des photos ce lieu exceptionnel. Il est à peine 17h, le froid commence à se faire sentir au fur et à mesure que le soleil décline et va, on peut le dire, un peu gâcher notre soirée. En effet, le dîner est servi dans une salle qui est sans toit et ouverte aux 4 vents. Alors que le thermomètre avoisine les 10°C, on peut dire que le dîner passe mal, même en se rapprochant au maximum de la cheminée… pour des raisons évidentes, nous ne traînons pas trop. Nous retournons dans Prosper nous réchauffer un moment avant de revenir faire un tour des autres festivités : jazz au lobby puis dance music autour de la piscine qui se trouve sur la partie la plus haute du domaine et domine donc le désert. Nous n'y restons pas trop car ici, le vent souffle encore plus fort. Nous retournons dans Prosper attendre le feu d'artifice tiré à minuit pétante…. Et nous voilà en 2009…. Très Bonne Année… bercés par les accents de musique internationale, nous nous endormons comme des bienheureux, dans le désert, sous les étoiles… mais bien au chaud dans Prosper.

Etape à Osian

1er/01/2009

Départ de Osian

Eh oui ! bonne dernière nuit de 2008 sous les étoiles. Le site est vraiment exceptionnel, il s'agit d'une sorte de campement de luxe dans le désert. Occupant toute une coline, le site est entouré par un mur d'enceinte avec des tourelles. Une fois franchi l'immense porte, ce ne sont que des pelouses, des massifs de fleurs à profusion, des bassins, partout, sur les différents niveaux. Les invités sont logés dans des tentes de luxe avec salle de bain intégrée, réparties de part et d'autre du bassin central. On monte quelques marches et c'est un lobby avec de grands canapés et fauteuils où l'on peut prendre un verre en écoutant du jazz (et ce lobby est l'un des rares espaces fermés). Devant le lobby, un grand espace ouvert, agrémenté de sofa et de coussins permet d'admirer le désert alentour. Encore quelques marches et ce sont les différents espaces pour les repas, ouverts aux 4 vents et pour finir, quelques marches, toujours au milieu des jardins et des bassins, mènent à la piscine qui se trouve sur la plateforme la plus haute et domine tout le site et le désert. Autour de cette belle et immense piscine aux formes tarabiscotées, des transats, des salons de jardins, une terrasse couverte avec des petits salons…des massifs de fleurs. Bref, un endroit d'exception vous l'avez compris et pour la circonstance, les éclairages avaient été soignés : des torches partout et de minuscules lumières dans tous les massifs de fleurs, c'était féérique, un régal des yeux.
Ah, s'il y avait eu un peu plus de feux de camps (et pourtant il y en avait déjà pas mal) pour se réchauffer. Bon, côté culinaire, y'a mieux, mais ce n'est pas le plus important. Notre réveillon nous a coûté 2 x 50US$ auquel il faut rajouter le prix de la bouteille de vin blanc que nous avions prise…. 30€ ! là nous avons été surpris.

Bon, c'était le réveillon du Jour de l'An et nous l'avons passé dans un lieu exceptionnel et superbe où nous avons été accueillis très chaleureusement donc, rien à redire. Et puis, pour la première fois de notre vie, nous avons assisté à des courses de chameaux… nous avons parié… et nous avons gagné !

En fin de matinée, nous sommes prêts à partir. Le propriétaire des lieux, membre de la famille royale et qui recevait pour l'occasion une partie de sa famille, nous fait savoir que sa famille voudrait voir l'intérieur de Prosper… pas de problème, nous organisons la visite (gratuite !) et c'est vraiment drôle de voir les réactions de toutes ces femmes très sympathiques et qui nous remercient très chaleureusement.

Route sans soucis jusqu'à Jodhpur où nous trouvons assez facilement, malgré des coordonnées GPS fausse, mais avec un excellent copilote, l'hôtel Ratan Vilas. Très chouette site, un joli jardin, véritable havre de paix, accueil sympa, douche et toilette… pour 200 roupies par jour… que demander de plus !

Après midi relax avec broderie, balade dans le quartier. Soirée Champagne pour fêter ce 1er de l'An et soirée cinéma DVD. Au fait, le champagne est un "sparkling SULA", méthode champenoise indienne très honorable.

Etape à Jodhpur

2/01/2009

A Jodhpur

Journée visite de la ville. Lever à 7h30, 12°C dehors, 16° dedans. Bonne nuit avec un réveil en fanfare… ou plutôt au canon puisque vers 23h30, 21 coups de gros canon ont été tirés juste à côté de l'hôtel. On ne sait pas pourquoi, mais ça réveille bien !

Après un bon petit déj, nous voilà partis en rickshaw vers la Clock Tower, autant dire le centre ville. De là, ballade à pieds dans les ruelles au pied du fort où il règne une grande animation. Des marchés partout le long des rues, de nombreuses maisons bleues au hasard des ruelles, beaucoup de vie dans ces mêmes ruelles. Au hasard du marché nous croisons un éléphant qui fait son marché : son cornac est installé dans le palanquin, devant les échoppes il demande ce qu'il souhaite et c'est l'éléphant qui fait l'intermédiaire avec sa trompe ; il récupère les courses et les donne à son maître, paie et récupère la monnaie.
Nous allons déjeuner dans le meilleur resto de la ville "On the Rocks", très bien, décor original avec beaucoup de rochers (d'où son nom) et les tables sont installées dans un grand jardin, sous les arbres.  Nous revenons à Prosper pour y passer une fin d'après midi tranquille.

3/01/2009

Départ de Jodhpur

Nous prenons la route vers Ajmer/Pushkar. Bonne route au début mais dès que nous rejoignons la NH8, gros trafic de camions, difficiles et pénibles à doubler. Dès notre arrivée à Ajmer, nous sommes frappés par le fourmillement de la population. Il y en a partout. C'est peut-être la première fois que l'on voit autant de gens au m2. Circulation démentielle aussi. Nous poursuivons vers Pushkar, que nous atteignons après une dizaine de km de virages à travers les collines. Petite ville beaucoup plus calme. Nous allons nous poser sur le parking du New Park Hôtel pour 150 roupies la nuit. C'est très calme car l'hôtel se trouve dans une sorte d'impasse… et ce calme fait du bien !

Etape à Pushkar

4/01/2009

Départ de Pushkar

Bien frais de bon matin, mais comme toujours beau temps. Longue pause à Internet car nous pouvons connecter notre portable, mais comme c'est toujours très lent, on abandonne avant d'avoir fini de récupérer tous nos mails en instance. Route très chargée les 30 premiers kilomètres ; il faut retraverser Ajmer et c'est si encombré que nous abandonnons l'idée de visiter la petite cité musulmane… impossible de se garer par là, d'autant plus que les rues se poursuivent en ruelles de plus en plus étroites avec des étals de marchés de part et d'autre.. Arrivés sur l'autoroute, ça va mieux et nous circulons normalement. L'arrivée à Jaipur, capitale du Rajasthan est digne d'une grande ville. Nous retrouvons ici ce que nous avions connu à Chennai : circulation anarchique, rickshaw à profusion, fourmillement humain, mais aussi la pauvreté extrême et les bidonvilles.
Après un essai infructueux au Diggi Palace qui n'a pas voulu nous accepter sur son parking pour cause de grande fête le soir même, nous allons nous poser non loin de là, à la Ashirvad Guest House. Accueil sympa, parking assez grand dans la cour, longé par une avenue bruyante. On espère que ça se calmera ce soir. 100 roupies pour le parking + 50 si on veut la douche + le pourboire du gardien.
Nous partons en ballade : on marchande des saris. On aperçoit aussi la désolation d'une distribution de nourriture aux miséreux de tous âges : une petite coupelle de nourriture à chacun… et il y avait une immense queue.

Etape à Jaipur

5/01/2009

A Jaipur

Aujourd'hui ballade en ville avec un rickshaw loué pour 4 heures. Nous allons au City Palace, mais face au prix demandé pour la visite (8 fois le prix payé par les indiens), Patricia va dire au manager ce que nous en pensons et nous partons sans le visiter. Nous faisons un grand tour de ville, nous trouvons des roulements pour Prosper et en achetons 2 d'avance… au cas où ! André marchande une batterie, mais pas certain que ce soit le modèle vraiment adéquat pour la cellule de Prosper (car les deux que nous avons commencent à montrer des signes de fatigue). Un petit tour des boutiques puis déjeuner au Mac Do (le tout premier que nous voyons en Inde)… un Mac Do à l'indienne : pas de bœuf (vache sacrée oblige ?) et sandwich soit végétarien, soit au poulet masala.
André retourne ensuite à Prosper pendant que Patricia va visiter toutes les échoppes du bazar qui mène au city palace… et revient avec des étoffes !

6/01/2009

Départ de Jaipur

Levés à la fraîche, nous nous préparons, faisons les pleins de gasoil et d'eau, puis prenons la route. Les cinquante premiers kilomètres sont très laborieux à cause de la circulation et d'un revêtement de route "perfectible". Elle devient bonne un moment puis nous tombons sur des travaux de construction de la future 4 voies. Et là, comme d'hab, on ne sait pas pourquoi mais on roule tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, avec des "diversions" à chaque fois qui nous font perdre le fil des sens et double sens. C'est en voyant les véhicules en sens inverse que tout revient vite en mémoire, sachant que les autres s'y perde aussi, on ne sait plus qui est à contresens. Les 100 derniers kilomètres se passent dans un brouillard épais qui ne nous quittera plus jusqu'à Agra. Nous entrons dans la ville par des voies, des rues et ruelles complètement défoncées. Nous nous dirigeons tant bien que mal vers le Taj Mahal pour essayer d'aller à l'hôtel Sheela qui se trouve juste à côté de la porte Est. Peine perdue ; nous avons pu passer un barrage mais le second se montre intraitable malgré nos palabres. Pas de moteur autre qu'électrique dans le périmètre du Taj et pour aller à l'hôtel Sheela, le seul moyen est le rickshaw. Nous abandonnons la partie, faisons demi-tour et allons au Lauries Hôtel (2ème adresse donnée par des voyageurs), qui se trouve à 4 ou 5 km de là et où, surprise en arrivant, nous apercevons le Toyota/cellule de Sylvie et Bernard que nous avions déjà rencontrés en Australie et avec qui nous sommes restés en contact depuis.

Nous nous installons, ils arrivent juste après, joyeuses retrouvailles, on papote, on apéritive, on va dîner ensemble. Très bonne soirée en leur compagnie. Le brouillard est devenu si dense que le retour en Tuk-Tuk est un peu flippant.

Etape à Agra

7/01/2009

A Agra

C'est le grand jour de notre rencontre avec le Taj Mahal… mais on se demande si on le trouvera dans le brouillard car il est encore très dense au lever. Bernard et Sylvie nous ont prévenu, ça ne se lève pas avant midi.
Ah, le Taj Mahal ! comme on se l'imaginait, et même en mieux ! le vrai mythe. Beau, majestueux, esthétique, et tout et tout. Les guides vous diront tout. Nous on a ressenti beaucoup d'émotion, d'autant plus que le soleil était au rendez-vous pour nous donner un éclairage parfait. Bon d'accord, il y avait beaucoup, beaucoup de monde ; mais nos pensées ont réussi à s'isoler sur ce moment magique.
Ensuite, notre rickshaw nous ayant attendu, nous sommes allés déjeuner, faire des courses… et retour à notre base. Fin d'après-midi et soirée avec Sylvie et Bernard autour d'un dîner fait maison par Sylvie qui nous a même concocté une délicieuse crème aux œufs. On échange des tuyaux, des impressions, des idées… on refait le monde… peut-être sans les indiens !!!!

8/01/2009

Départ d'Agra

Lever 7h. On se prépare et on dit au revoir à Sylvie et Bernard en leur souhaitant bonne chance pour avoir leur visa Pakistan à Delhi. Nous prenons la route, le soleil aujourd'hui, est là tôt, peu de brume. Nous sortons d'Agra en contournant le Fort Rouge puis récupérons la route 4 voies que nous garderons tout le temps. Elle est bonne mais… réserve les surprises habituelles. Toute sorte de véhicules à contresens, du vélo au camion en passant par les motos, bus, voitures, tracteurs, chars à bœufs, chars à dromadaires, chars à belles mères (ça c'est pour la rime !), troupeaux de vaches, chèvres…. On a eu très chaud avec un troupeau de vaches qui a voulu traverser devant nous qui arrivions à près de 100 Km/heure. Les fesses d'une vache ont dû sentir la chaleur du radiateur de Prosper. On constate aussi que les camions roulent très souvent sur la voie de droite ce qui nous oblige à les doubler par la gauche… et à user sans arrêt des klaxons. En fin de parcours, ça fatigue. RAS sur le parcours sinon beaucoup de fabrique de briques, des rizières et des gens, beaucoup de gens dans les villes ; de plus, nous constatons qu'au fur et à mesure que nous avançons, la misère et la saleté s'accroissent. Nous nous posons dans une station service Indian Oil pour le bivouac. Repos pour la fin de journée. La brume est tombée depuis près de 100 km, paysages tristes.

A noter que ce matin, avant de quitter l'hôtel d'Agra, Patricia et Sylvie ont négocié ferme le prix de notre séjour et ont obtenu 30% de discount… bravo les filles !

Etape sur la NH2 (après Kanpur)

9/01/2009

Départ de Kanpur

Lever 5h45 comme des chefs ! On veut rouler un peu tôt vers Bénarès. Il y a 2 ou 3 choses que nous craignons dans les stations service et/ou les campings : les camions réfrigérants, les moteurs qui tournent… pour rien et les groupes électrogènes des camping-caristes en mal de climatisation. Hier soir, aussitôt couchés, un réfrigérant se colle à nous. Infernal. Les gens de la station comprennent vite la situation et comme le chauffeur dit à André (en Hindi) qu'il reste là (il est désolé !) on nous propose de changer de place. Ce que nous faisons vite. Impeccable, avec des bouchons d'oreille, on a dormi comme des loirs.

Route jusqu'à Allahabad avec un brouillard très épais : on y voit à peine à 20 mètres… on suit un poisson pilote (un camion). Au niveau d'Allahabad, le contournement de la ville n'étant pas en service (il est sur la carte mais ils sont en train de le construire !), on se paye une traversée pénible… mais le brouillard faiblit. Après beaucoup de temps, de route trouée, de circulation, on sort de la ville puis quelques kilomètres encore pénibles et on retrouve la 4 voies.

L'arrivée à Vanarasi est épique : des rues auxquelles les pistes de Bolivie n'ont rien à envier, une circulation terrible, des gens qui ne parlent pas anglais et pour couronner le tout, après de nombreux demi-tours, on arrive à l'hôtel Paris (recommandé par les voyageurs comme nous) qui nous demande 500 roupies par nuit uniquement pour le parking. Devant nos "rouspétances" il consent 400 Roupies. On lui dit d'aller se faire voir.  Nous allons à l'hôtel Surya, non loin de là, où c'est aussi 400 roupies (200/personne) mais avec piscine, douches, toilettes et cadre sympa. On reste là. En plus on a l'électricité pour brancher Prosper. Laverie dispo, Internet sur place… bref, cher mais avec des facilités. Une fois branchés sur le 220V on constate que notre chargeur 12V qui n'a pas servi depuis… longtemps est HS. Il était dans un coffre qui prenait l'eau… Merci Clémenson !

Etape à Vanarasi (Bénarès)

10/01/2009

A Vanarasi

Lever 6h, comme quoi la vie de retraité n'est pas ce que l'on croit. Une bonne raison à cela, nous voulons aller voir l'activité matinale le long du Gange, sur les ghâts. Il paraît que ça vaut son pesant de bactéries !

Et ça les vaut : des centaines et des centaines de personnes se lavent, se baignent, priant, buvant l'eau du Gange "purificateur".  Hommes, femmes à la pudeur limitée, venant parfois de très loin (nous tombons sur un énorme "pèlerinage" en provenance de Madras, qui réalisent là un de leur rêve spirituel. Le brouillard épais est au rendez-vous ce matin et il rend impossible et inutile les sorties en barque sur le Gange… on ne voit même pas l'autre rive. Etrange ambiance que ce spectacle, la brume, les odeurs.., la cour des miracles que constituent ces centaines de malheureux mendiants, souvent estropiés ou handicapés, sur les marches des ghâts.  A voir, mais pas de photos ; on gardera ça dans notre mémoire.

De même que nous garderons la mémoire de ce petit bout d'homme, si influent au plan spirituel mais aussi au niveau des affaires du monde, que nous apercevons en haut de son estrade et s'adressant à ses dizaines de milliers de fidèles, assis à ses pieds et l'écoutant dans un silence impressionnant. Le Dalai Lama en personne, un grand Monsieur, mais rendu petit par la distance à laquelle nous sommes contraints de rester pour le voir. C'est une Montpelliéraine (ils sont bien ces gens de Montpellier) rencontrée à l'hôtel qui nous a appris sa présence pour 6 jours à Vanarasi, à seulement quelques kilomètres de l'hôtel. On y a foncé en taxi. Un autre souvenir à rajouter aux milliers déjà engrangés.  Là non plus pas de photos : interdit.

Vanarasi-Bénarès, c'est l'Inde à la puissance 10 par rapport à ce que nous avons vu jusqu'à maintenant : pollution, circulation, population, olfaction, dévotion, sollicitations de toutes sortes (mendiants, marchands…) humidification (la brume épaisse), déjections, infections…. Tous les ions négatifs de la planète se retrouvent ici en plus des ablutions (un des rares ions positifs).
Mais on sent que l'on vit autre chose. Inexplicable.
Demain, André essaiera d'aller (seul) aux crémations… un ion de plus.

11/01/2009

A Vanarasi

Journée détente, et bricolage et Internet et… Notre chargeur 12V est nase, on confirme.
On profite de l'Internet de l'hôtel pour faire des visios ou appels téléphoniques Skype avec toute la famille… ça fait du bien car il y avait longtemps que nous n'avions entendu toutes ces voix qui nous sont si chères.
Nous tentons vainement de connecter notre Micro en wifi et d'envoyer les dizaines de mails que nous avions préparés.
En fin d'après-midi, André part avec Béatrice et Aude (les deux jeunes Montpelliéraines rencontrées à l'hôtel) pour voir les crémations et les cérémonies au bord du Gange. Un moment fort. Une animation importante en ville à la nuit tombée.
Retour à l'hôtel et dîner avec nos deux jeunes amies au resto de l'hôtel. Un moment fort sympathique qui nous permet de mieux faire connaissance… et qu'est ce que ça fait du bien de parler de notre région !

12/01/2009

Départ de Vanarasi

… et toujours la forte brume du matin. On se lève à 8h et on lève le camp, direction le Népal avec une étape en cours de route sûrement. Avant de quitter l'hôtel, nous passons un petit moment avec nos Montpelliéraine avant de leur dire au revoir.
Quelle journée : galère de conduite. Enormément de villages à traverser, puis ensuite route très très dégradée, puis traversées des villes incroyablement compliquées, longues… et pour finir, le bouquet avec Gorakhpur, ville immense, à la tombée de la nuit… on ne vous raconte même pas. On aura fait 220 kilomètres en 8 heures, entrecoupées d'une pause-déjeuner d'une demi-heure.
Nous nous posons dans une station service dès la sortie de Gorakhpur. C'est très bruyant mais on ne se sentait pas de continuer de nuit avec des véhicules toujours aussi fou, qui roulent sans phares évidemment, et des vélos partout.
Bref, une journée qui ne restera pas dans les annales. Il y en a des comme ça, heureusement assez peu au total.

Malgré tout aujourd'hui, nous avons traversé des zones avec des rizières à perte de vue. Nous avons observé aussi que les musulmans sont assez nombreux dans cette partie (les femmes tout en noir sont voilées jusqu'aux yeux). Durant la traversée de Gorakhpur, il nous a semblé que les échoppes étaient mieux achalandées. Est-ce la proximité du Népal ?

Enfin, nous avons croisé un convoi funéraire constitué de 4 jeeps taxi comme il y en a des tonnes ici, taxis dans lesquels les membres de la famille du défunt sont entassés, lequel défunt était enveloppé dans son linceul, posé sur un brancard, lequel brancard était attaché… sur le toit d'un des taxis ! Autre monde disiez-vous ?


Etape à Gorakhpur

13/01/2009

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Départ de Gorakhpur

Lever 6h. 11°C dehors, 14°C dans Prosper, ça caille ! chauffage et tout et tout.  La nuit a été assez bonne.
Route sans problème majeur jusqu'à la frontière, si ce n'est le brouillard et quelques "manques" dans le bitume.

Nous passons la frontière (Sonauli côté Inde et Sidharta Nagar côté Népal). Passage en 10 minutes côté Indien et 45 minutes côté Népal. Nous faisons quelques courses en se dirigeant vers Lumbini, notre première étape au Népal. Le Buddha Maya Gardens hôtel nous accueille avec plaisir (et gratuitement) sur son parking/jardin. Nous déjeunons au resto de l'hôtel d'un bon plat de macaronis au fromage bien gratiné… miam !

Pour le moment nous n'avons pas décelé de grandes différences avec l'Inde, si ce n'est qu'ils sont plus souriants et accueillants… mais ils conduisent pareil ! Les échoppes paraissent plus diversifiées au niveau du choix alors qu'il semblerait que le niveau de vie des Népalais soit un peu inférieur à celui des Indiens… tout ça à vérifier plus tard car nous sommes si près de la frontière que tout se mélange encore un peu.

Après s'être installés, nous partons à pieds visiter l'endroit où Bouddha est né (pour de vrai !) Le lieu exact se trouve à l'intérieur du Mayadevi Temple qui se trouve lui-même à l'intérieur d'un immense parc sacré qui se veut être un endroit de paix pour l'humanité. De nombreux pays asiatiques, ont construit leur temple dans ce parc pour y célébrer Bouddha. Nous y voyons des Bouddhistes de tous horizons… pas de doute, ils y croient !

Soirée tranquille…

Etape à Lumbini (Népal)

 La suite sur le è Récit Nepal

30/01/2009

Départ de Bardiya National Park

Lever à 7h, il fait frais : 13°C dans Prosper. Et une passagère clandestine peut-être : une souris qui a bricolé cette nuit. A suivvre.
Nous levons le camp et nous dirigeons vers la frontière Népal/Inde qui se trouve à l'ouest du Népal. Et nous nous régalons encore de cette route quasi déserte mais avec alternance de forêts, zones agricoles et villages. Après une pause déjeuner en lisière de forêt, nous arrivons à la frontière et en 1h30 nous faisons toutes les démarches des deux côtés. Ce qui prend le plus de temps, c'est la recopie par les douaniers et policiers de toutes les informations du CPD et de nos passeports dans de grands registres. Ensuite le chef vérifie les infos inscrites par son collègue avant de tamponner et signer. Ici, pas d'ordinateurs.

Une fois côté indiens, après le passage un peu étroit sur un barrage hydroélectrique, nous retrouvons instantanément tous les ingrédients du pays avec la circulation débile, la population envahissante, la saleté. Mais, et c'est à souligner, plusieurs personnes nous souhaitent spontanément la bienvenue, d'autres, nous voyant arrêtés en bord de route, nous proposent leur aide si on a des problèmes. C'est assez surprenant car nous n'avions pas encore constaté cette attitude chez les indiens… peut-être cette partie de l'Inde est-elle plus "civilisée" ?
Un peu fatigués, nous demandons à un poste de police de la première ville traversée si on peut se poser chez eux : "Non car ce n'est pas sécure ici, il y a des terroristes actifs dans le coin" ! SIC ! (s'ils ne veulent pas de nous ils peuvent inventer quelque chose de plus simple).
Nous allons quelques centaines de mètres plus loin, nous poser dans une station Indian Oil ouverte 24h/24. En espérant que les terroristes iront, eux aussi, dormir !

Etape à Sitarganj (Inde)

31/01/2009

Départ de Sitarganj

Lever à 6h avec 12°C dans Prosper. Chauffage, petit déj. Puis on se prépare. La nuit a été bonne et calme comme souvent en Inde car le trafic s'arrête quasiment vers 21h… et de terroristes, point vus ni entendus !
Nous prenons la route dans un brouillard à couper au couteau. Conduire en Inde, de nuit ou presque, avec le brouillard, ça relève de la folie ou de l'exploit !
Petit à petit, après avoir suivi et perdu quelques "poissons pilotes", nous retrouvons la vision et la conduite folle des indiens.
La route n'est pas des meilleures. On se repose lors de la pause déjeuner et on repart avec l'idée d'arriver à Delhi ce soir.
Et on y arrive, après beaucoup d'embouteillages, mais sans hésitations. En arrivant au Nehru Park, nous apercevons le gros camion de Sam et Beckie, jeunes anglais avec leur petit blondinet Isaac, garés le long du parc. Nous les avions rencontrés à Agonda. Nous nous posons au parking puis allons passer un moment avec eux. Une bonne bière plus tard, nous rejoignons notre Prosper pour une soirée détente, le parking est vide et nous sommes au calme.

Etape à Delhi

1/02/2009

A Delhi

Et hop ! pas de brume, mais 12°C dehors. Dès 5h30, des Indiens viennent faire leur jogging et commencent à remplir le parking. A 8h, il est complètement plein. Beau soleil et parc magnifique. On observe et on note que toutes les voitures qui sont là sont de belles voitures. C'est une autre Inde. Cependant, ces c…. ils jettent sacs plastique et bouteilles d'eau vide sur les pelouses, alors qu'il y a des poubelles partout. Jeunes ou vieux c'est pareil !
La nuit a été calme avec les bouchons d'oreille quand même, pour la circulation minime résiduelle sur l'avenue qui longe le parking.
Matinée bricolage (filtre Katadyn, panneaux solaires…) Nous allons au "shopping mall" qui se trouve à 500 mètres de là en coupant par le parc. Supermarché bien achalandé avec produits… pour les gens des Ambassades qui sont toutes dans le quartier. Bien sûr l'immeuble paraît ruiné, le supermarket est petit et avec un rangement très approximatif, des empilages du sol au plafond, mais bon ! Il y a aussi Internet et un tas de petites gargotes. Nous y déjeunons très copieusement. Nous passons l'après-midi au parking, à observer toutes ces familles qui viennent promener, pique-niquer, jogger, jouer. C'est la grande affluence dans le parc en ce dimanche et le parking déborde. Vers 17h, Sam, Beckie et Isaac viennent nous rejoindre et c'est l'occasion de partager une bière et des chips en discutant gaiement.

Soirée cool après que tout le monde ait quitté les lieux. On se retrouve de nouveau seuls sur le parking pour la nuit.

2/02/2009

A Delhi

Lever à 7h15, après une bonne nuit. On se prépare et on file à l'Ambassade du Pakistan pour essayer de faire avancer notre date d'entrée. Et ils n'ont pas voulu et en plus ils nous ont dit que notre visa était illégal, qu'ils ne comprenaient pas comment, à Kuala Lumpur, on avait pu nous faire ce type de visa et qu'en plus, sur le visa, la "date of issue" est 15/02/2009 (alors que ce devrait être la date d'émission du visa). Bref ! on est un peu sceptiques quand à la possibilité d'entrer au Pakistan avec ce visa… A suivre.
Nous partons vers le Main Bazar pour trouver une laverie dans le coin du resto Naresh, indiqué par Aude et Béa. Par le plus grand des hasards, nous tombons sur la patronne du resto qui nous y conduit en traversant une ruelle aussi large qu'un couloir ! effectivement, nous ne risquions pas de le trouver tout seul. Juste à côté du resto il y a une "laundry" et nous pouvons laisser notre linge. Nous repartons balader dans le Main Bazar, je fais les boutiques pendant qu'André fait un stop au cybercafé, puis nous déjeunons au Naresh resto. Une bonne cuisine indienne préparée sous nos yeux, ambiance très sympa… un régal. Nous allons ensuite à l'Office du Tourisme réserver un tour de la ville pour le lendemain. Retour "à la maison", nous partons aussitôt à pieds au supermarket, faisons un coucou à Sam et Beckie et…. Ouf ! on se pose.
Soirée cool avec ciné DVD.

3/02/2009

A Delhi

Notre voiture avec chauffeur vient nous prendre au parking à 9h30 pour notre journée de visite de la ville. Pour 1200 roupies (20 €), nous passons la journée à nous faire conduire de site en site et c'est bien agréable. Nous visitons le Fort Rouge, le Raj Ghat, très beau jardin où se trouve le monument à la mémoire de Gandhi, érigé à l'endroit même où eut lieu sa crémation. La Mosquée Jama (la plus grande mosquée Indienne). Nous retournons déjeuner au Resto Naresh et c'est encore un régal. Ensuite, nous repartons vers Connaught Place, l'India Gate, la résidence du Président, le Parlement et nous terminons…. A notre Nehru Park. Une très bonne journée, bien remplie.
Fin d'après midi  à Internet et soirée relax.

4/02/2009

A Delhi

Matinée relax, fortement animée par de nombreux bus d'enfants des écoles. La relève est assurée en Inde avec tous ces petits bambins, adorables dans leurs uniformes scolaires.
Nous en profitons pour trier un peu les photos. Patricia va faire quelques courses au supermarket voisin avant que nous ne partions en rickshaw vers le Main Bazar pour récupérer notre linge et déjeuner à notre resto préféré : le Naresh.

Pour ceux que ça pourrait intéresser, le NARESH Café et Restaurant se trouve au fond d'une minuscule impasse donnant sur le Main Bazar, aux coordonnées GPS suivantes (à 15 mètres près) : 28°38.485' N  et 077°12.803'E. Pour ceux qui n'auraient pas de GPS, le Main Bazar se trouve juste en face de la New Delhi Railway Station, dans le Quartier Pahar Ganj et le resto Naresh est juste à côté du Navrang Hôtel.

Retour à Prosper, balade dans le parc, le temps est idéal : beau soleil et température parfaite.
Nous allons faire un bisou à Isaac et  lui souhaiter son anniversaire (4 ans) en lui offrant le petit livre acheté le matin même.
Soirée ciné DVD.

5/02/2009

A Delhi

Il y avait une mise à jour du site à faire, un reste de shopping…. Et ça a occupé la journée.
Départ en rickshaw à 11 h vers Connaught Place, après une matinée studieuse sur notre site. On fait les boutiques, on déjeune, on refait les boutiques, on trouve une petite échoppe qui nous fabrique instantanément en grosses lettres autocollantes, le mot FRANCE pour pouvoir le coller sur Prosper... des fois qu'on nous prendrait pour des "ricains" avec "Around the World" !
Retour au Nehru Park d'où nous partons au cybercafé à pieds pour envoyer notre mise à jour.
Un petit détour par le camion de nos copains Sam, Becky et Isaac pour leur dire coucou/bye bye.
… et une petite soirée détente après avoir crapahuté toute la journée et usé les baskets !

6/02/2009

Départ de Delhi

On aura au moins eu une confirmation à Delhi. Nos chers représentants dans les Ambassades sont des gens au dessus de la moyenne… de la conn….! Ils se la pètent grave : voiture, chauffeur… pour aller promener le chien, faire leur jogging tout en prenant des airs de seigneurs qui ne se mélangent pas au commun des mortels.
Notre parking à Nehru Park les voyait tous défiler… de tous les pays, et les Français n'étaient pas en reste. On peut même préciser les Françaises, épouses de ces chers diplomates qui travaillent dur (si, si !), chacune avec sa voiture et son chauffeur, venant faire son jogging, papoter,… tout en ignorant superbement le monde et les gens qui l'entourent.
Eh ! Bernard (Kouchner pour ceux qui n'auraient pas compris), quand feras-tu cesser ces conn…. et le gaspillage de l'argent du contribuable ? qui plus est, dans un pays où cet étalage de prout-proutage est une véritable offense envers ces populations miséreuses. On entend d'ici le chef prout-prout répondre "oui, mais on emploie des locaux" (entendez par là les chauffeurs, les employés de maison,…qui sont certainement payés une misère).
Ah ! Ne vaudrait-il mieux pas dépenser le même argent à payer des éducateurs, enseignants pour ces Indiens qui ne connaissent pas l'école, le planning familial,…
Tiens, ce matin, quatre françaises, sûrement dignes épouses de rond de cuir de l'Ambassade située à 500 mètres d'ici, sont arrivées, chacune avec sa voiture et son chauffeur, pour faire leur jogging. Et chaque chauffeur de les attendre avec un petit gilet à la main, debout à côté de la portière, au cas où la sueur leur créerait un petit coup de froid. Proprement SCANDALEUX, d'autant plus que le chauffeur a rarement droit à un regard ou un signe de remerciement. Et c'est cette image là qu'on donne de la France ! Et c'est dans tous les pays que l'on constate ce genre de comportement de seigneur de nos très chers (pensez €) représentants !
Et se dire qu'on retrouve les mêmes comportements dans toutes les représentations diplomatiques de tous les pays, n'arrive pas à nous consoler !

Et même en constatant, ici en Inde, que les gens (nombreux) du gouvernement, les policiers (les chefs bien sûr), ont le même comportement (on voyait aussi les voitures officielles avec chauffeur de ces Messieurs au parking du Garden), ne nous incite pas à rayer notre "coup de gueule".
Nous avions déjà ressenti un comportement désagréable des supérieurs dans les rares Ambassade Française que nous avons visitées au cours de notre voyage : "si t'as besoin de rien tu viens nous voir"… car il faut dire que nous nous sommes toujours entendu répondre par la négative à nos rares requêtes (exception faite de celle de Phnom Penh).
Bon, on arrête là les épanchements, on a du taf : on file aujourd'hui vers le Nord mais avant de partir, nous devons faire la vidange de Prosper.

Donc, lever à 7h, on se prépare dare-dare et on lève le camp. Passage au garage pour la vidange de Prosper et son lavage… dire qu'il en avait bien besoin serait un euphémisme… on ne voyait presque plus sa couleur d'origine sous la poussière !
Il est près de midi lorsque nous quittons le garage (eh oui, il paraît que l'apprentissage de la patiente est le début de la sagesse).
Nous mettrons près de 2h30 pour sortir de Delhi et son agglomération… La route (et même autoroute pourrions-nous presque dire, certes, à l'indienne, mais tout de même !) est bonne tout le long, sauf dans les traversées de certaines villes où les toboggans ne sont pas terminés… toujours ces fameux chantiers. Par contre, la circulation est terrible tout le long et pour couronner le tout, nous avons été bloqués pendant 1h à cause d'une manifestation de soutien à un candidat aux élections… dont le défilé se tenait… sur l'autoroute évidemment. Quand on vous dit que c'est un autre monde !
Bon, avec tout ça nous arrivons de nuit à Chandigarh, mais trouvons relativement facilement le parking du Bougainvillea Garden, recommandé par d'autres voyageurs. Nous n'avions pas les coordonnées GPS mais avec un bon plan et un bon copilote….
Petit parking sympa, un peu plus bruyant que celui de Delhi mais un environnement très agréable.
La soirée sera courte car nous sommes vannés après ces heures de crispations dues à la conduite et aux conditions de circulation.


Etape à Chandigarh

7/02/2009

A Chandigarh

Nuit agitée car André se paie une forte poussée de fièvre avec tremblements et claquements de dents. Lever tardif à 9h après avoir un peu récupéré, mais on ne bouge pas de la matinée. Je téléphone à l'Ambassade de France à Delhi pour savoir s'ils recommandent un médecin ou un hôpital, au cas où. Ici il vaut mieux savoir où on met les pieds. La sympathique standardiste nous recommande un hôpital qui a bonne réputation… nous sommes rassurés de savoir où aller si besoin était.
Repos forcé pour André qui carbure au paracétamol pour juguler la fièvre. Comme il n'a pas d'autres symptômes, nous pensons à un virus genre grippe.
Je m'active toute la journée et m'occupe, entre autre, de décorer Prosper avec ses nouveaux autocollants "FRANCE" à l'avant et à l'arrière, assortis du drapeau français (ça c'est pour qu'on ne nous prenne pas pour des américains ou des anglais qui n'ont pas la côte dans les pays que nous allons traverser).
Le parking est beaucoup moins animé qu'à Delhi et ça nous convient. Il y a de la police dans tout le quartier pour garder les bâtiments officiels. Un poste de police à 50 mètres… on ne risque rien !
André se couche à 18h, fatigué et courbaturé, tandis que je bouquine une partie de la nuit.

8/02/2009

A Chandigarh

Après une nuit de grosses transpirations, lever à 7h et… plus trace de fièvre. Ouf ! Grand beau temps dehors. Nous sommes toujours seuls ici. J'en profite pour faire un nettoyage intérieur de Prosper. En fin de matinée, nous partons vers le centre ville qui se trouve dans le secteur 17 (cette ville, concoctée par Le Corbusier est divisée en secteurs).
Et c'est dimanche… et tout est fermé ou presque. Nous trouvons difficilement un cybercafé (de la 1ère génération !) ouvert. Comme nous ne trouvons pas de restaurant qui nous convienne, nous déjeunons dans Prosper, puis faisons les vides et les pleins dans une station essence avant de réintégrer notre jardin.
Après-midi et soirée tranquilles.

9/02/2009

A Chandigarh

Le temps est moyen ce matin… comme la forme : André a de nouveau une poussée de fièvre, sans autre symptôme apparent. A surveiller…
Nous retournons quand même au centre ville car il nous faut trouver un bon cybercafé où nous pouvons connecter notre PC pour renouveler notre carte Iridium.
Chandigarh est une ville curieuse : tracée au cordeau, découpée en grands blocs qui s'appellent des secteurs, de larges avenues, d'énormes ronds-points, des boutiques en pagaille. Mais dès qu'on quitte les secteurs du centre-ville, des jardins et des bâtiments officiels aux allures de ville américaine, on retrouve tous les ingrédients d'une ville Indienne. On ne détaille plus, vous savez !
Il faut noter le grand nombre de parcs, les arbres à profusion le long des avenues, des ronds-points immenses, aussi fleuris et décorés que des jardins publics. Et à propos de rond-point, sur ceux là, contrairement à chez nous, la priorité est donnée à ceux qui entrent et non à ceux qui y sont déjà… faut s'adapter !

La différence entre hier, dimanche (tout était fermé, peu de gens dans les rues) et aujourd'hui, lundi, est spectaculaire. Toutes les boutiques sont ouvertes, la foule dans les rues et sur les esplanades est d'une densité impressionnante, les parkings sont surchargés. Ils doivent être pas loin d'un million dans cette ville et, foi de nous deux, ils étaient tous là !
Nous trouvons un chouette cybercafé où l'on peut connecter notre micro. Super, on peut gérer les choses urgentes. Après avoir fait quelques courses de frais, nous rentrons à notre jardin.
Compte-tenu des petits soucis d'André, nous décidons de ne pas aller à Dharamsala. Nous préférons rester ici et voir comment ça évolue puis nous irons directement à Amritsar.

10/02/2009

A Chandigarh

Nous pensions avoir tout vu… eh bien non. Cette journée sera à marquer en rouge dans les tablettes de notre connaissance du pays INDE.
En effet, au lever nous constatons que la fièvre est toujours là, sans symptôme, nous pensons toujours à un virus de grippe… mais… on ne sait jamais. Nous contactons l'IMA pour savoir s'ils conseillent un médecin ici à Chandigarh ou pour s'entretenir avec l'un de leurs médecins. Négatif pour les deux éventualités, mais, écoutant le récit d'André, ils conseillent de consulter un médecin local pour s'assurer que cette fièvre ne cache rien. Sur le parking, André demande à des chauffeurs de Tour Operator qui sont par là et unanimement ils conseillent d'aller plutôt à l'Hôpital PGI (celui conseillé par l'Ambassade de France à Delhi) où l'on trouvera de bons médecins parlant anglais.
Et nous voilà partis… vers le quasi indescriptible. En effet, après deux ou trois questionnements, on nous dirige vers les urgences. Les trottoirs et les pelouses longeant la voie d'accès aux urgences sont remplies de gens couchés là, certains sur des matelas, d'autres à même le sol, enroulés dans des couvertures, des nouveaux nés aux aïeuls… ils vivent là pour rester certainement à proximité d'un proche hospitalisé. Une fois entrés, les pires scènes de films de guerre ou similaire, avec entassement de blessés, ne sont rien à côté de la réalité. Et c'est là, dans une pièce de 80m2 où sont alignés quelques 40 chariots, avec autour de chacun la famille du blessé, que se passe la consultation d'André. Euh, non : sa prise de sang se fera dans un réduit donnant directement sur les toilettes (après que nous ayons acheté à la pharmacie de l'hôpital, seringues stériles, gants stériles et kit malaria). Enfin, une toubib adorable, surfant entre un massage cardiaque à un pauvre bougre dont le cœur s'est arrêté, une femme hurlant de douleur que sa famille entoure, des conseils à d'autres jeunes toubibs, des ordonnances rédigées sur une pile de dossiers, sur un coin de chariot de soin… et André. ECG, radio des poumons, prise de sang avec test immédiat de la malaria (paludisme)… tout y passe. Verdict : ce n'est pas la malaria, ouf ! c'est un virus… tant pis ou tant mieux ! Rien à faire, il faut attendre que ça passe et continuer le paracétamol lors des poussées de fièvre. A vrai dire, on a un peu de scrupules à avoir occupé quelques minutes du temps précieux de cette adorable toubib, temps volé à d'autres cas bien plus graves.
Mais en attendant, on sait dire pourquoi il faut être prudent sur la route car, se retrouver hospitalisé là……
En quittant cette salle, nous constatons que tout autour, il y a au moins une centaine de chariots (datant du siècle dernier), tous occupés par des patients attendant… le miracle ?
Bien sûr on ne vous a pas parlé des conditions d'hygiène, des odeurs insupportables, du brave homme qui passe avec son pulvérisateur pour projeter du désinfectant tout autour de la pièce, du travail à la chaîne pour les piqures : une infirmière casse les ampoules, une remplie les seringues… et c'est parti vers le malade. Les protocoles antidouleur, ils ne connaissent pas et la souffrance de certains est immense.
On se dit que sur cette terre, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne… soyons heureux d'être nés en France !

Une anecdote qu'il faut prendre avec le sourire pour ne pas pleurer : lors du massage cardiaque du patient dont on parle plus haut, toutes les personnes présentes dans la salle se sont amassées autour du chariot pour suivre de près les opérations. Même ici et dans ce contexte, on retrouve ce comportement Indien, toujours surprenant, qui fait que, quoi qu'il advienne de grave ou d'anodin, en quelques secondes on est entourés de dizaines d'Indiens qui regardent soit silencieusement, soit en faisant des commentaires.

Nous quittons l'hôpital en appréciant de respirer l'air frais. Tous les bâtiments qui nous entourent sont très décrépis, certaines pièces ont des vitres cassées, on dirait presque des bâtiments abandonnés… et c'est là dedans qu'on essaie de sauver des vies ! Il faut préciser que l'intérieur n'est pas plus réjouissant, tout semble dater du siècle dernier.

Fin de journée calme après être passés à Internet et fait quelques courses. Le temps maussade a continué à se dégrader et en début de nuit la pluie a commencé à tomber, assez forte et continuera une grande partie de la nuit…. Et on pense à tous ces gens qui campent sur les pelouses de l'hôpital…

11/02/2009

A Chandigarh

Au lever, bonne nouvelle, plus de fièvre. On décide de passer cette journée ici pour surveiller la guérison. Demain, si tout va bien, nous partirons pour Amritsar. Après le petit déjeuner, on frappe à la porte : c'est un jeune avocat Indien qui avait repéré notre CC hier et nous avait envoyé un SMS sur notre Iridium, qui nous rend visite. Il est en pleine révision pour ses exams, il parle un français parfait… qu'il étudie à l'Alliance Française de Chandigarh. Il nous incite fortement à aller visiter l'Alliance et à rencontrer sa directrice. Nous suivons son conseil et partons en fin de matinée à l'Alliance Française où la directrice nous réserve un accueil courtois et nous fait visiter les locaux. Nous passons ensuite du temps dans la salle de lecture à nous gaver de presse et magazines français… c'est bien agréable. Après quelques courses et Internet, nous rejoignons notre bivouac pour une dernière balade dans le jardin, au milieu des bougainvillées, sous un soleil de fin d'après-midi bien agréable.

12/02/2009

Départ de Chandigarh

Lever matinal et frais : 10°C dehors. La nuit a été correcte et la fièvre semble s'être éloignée pour de bon cette fois-ci. Nous nous préparons et prenons la route vers Amritsar. La sortie de Chandigarh est un peu laborieuse, c'est l'heure de pointe.
Les routes que nous empruntons (d'abord la NH21, puis NH95 pour enfin rejoindre la NH1) sont bonnes mais bien encombrées. La circulation sera assez intense tout le long. Nous traversons le "grenier à blé" de l'Inde, surnom donné à cette province du Penjab où le PIB par habitant est le plus élevé d'Inde. Nous sommes donc entourés de champs de blé à perte de vue.
Nous pensions avoir vu la plus grande partie des Sikhs à Chandigarh ; que nenni, il y en a tout le long de cette route avec le point culminant à Amritsar qui héberge leur "Golden Temple"… nous avions oublié que le Penjab est le berceau du Sikhisme.
Nous rejoignons sans difficultés la "Mrs Bhandari's Guest House", malgré des coordonnées GPS approximatives.
Endroit sympa, calme, nous sommes garés dans le très grand jardin très bien entretenu et planté de quantités de fleurs et oh ! quel plaisir, des capucines partout ! Le prix demandé est assez élevé (440 roupies par jour) mais nous avons la douche chaude, les toilettes, la connexion électrique, la salle Internet et un service de laundry… rien ne manque. C'est la fin de notre séjour en Inde alors nous nous offrons ce petit plaisir, mais nous ne sommes quand même pas d'accord sur ce principe de faire payer de plus en plus chers les CC de passage.
Soirée détente, repas léger car ce midi, nous avons fait des folies, nous nous sommes arrêtés dans un Mac Do où d'ailleurs nous avons été reçus comme des VIP avec le livre d'or à remplir et tout le tsoin tsoin.  Il faut dire qu'il y a peu de Mac Do en Inde. Les rares que nous avions vu se trouvaient dans de très grandes villes et celui-ci nous a impressionné par sa propreté et le professionnalisme de ses employés (ce qui n'était pas le cas dans les autres).

Etape à Amritsar

13/02/2009

A Amritsar

Lever à 7h après une bonne nuit fraîche et calme. Matinée lavage, saisie des récits sur le micro…. Pour le déjeuner nous apprécions vivement les morceaux de mouton achetés à Chandigarh… nous sommes un peu en manque de viande, nous les carnivores au pays des végétariens ! Début d'après-midi lecture pour tout le monde puis à 16h, nous partons en taxi pour la cérémonie des drapeaux à la frontière qui se trouve à une trentaine de Km de là. Cela nous permettra aussi de repérer la route et cette frontière tant attendue.

Bon, pour raconter au mieux cette cérémonie, imaginez-vous un combat de catch avec tout le cinéma préliminaire, les intimidations d'un combattant vis-à-vis de l'autre, la foule prenant partie pour l'un ou l'autre, les grands gestes, les "je vais te bouffer tout cru",  etc… eh bien c'est pareil !  Imaginez une route, fermée par un portail qui marque la frontière Inde-Pakistan. De chaque côté, chaque pays a organisé des gradins pour son public. Au début, musique assourdissante des 2 côtés (mais pas la même)… c'est le combat des watts. Ensuite slogans, cris de la foule qui scande le nom de son pays et de son peuple… c'est le combat des voix !  Puis suit tout un jeu de "je veux te faire peur" exécuté par des soldats, bizarrement mais joliment habillés (tenue d'apparat ?) levant la jambe très haut pour frapper très fort le sol ensuite. Spectacle parfaitement rodé où l'on sent (et le paradoxe en ce moment est remarquable) la complicité entre les acteurs, quel que soit leur camp. Pour finir, les 2 drapeaux qui se trouvent au-dessus du portail, lequel, comme dans les pièces à la Feydeau, a été ouvert puis fermé en claquant, puis ré ouvert sous les clameurs de la foule en délire, sont descendus dans un bel ensemble complice.
Fin de ce spectacle absolument incroyable, renouvelé chaque soir depuis la scission du territoire et la création du Pakistan en Etat indépendant.
Mais au-delà du spectacle, nous ressentons un sentiment bizarre car si les soldats semblaient réellement complices, nous n'avons pas eu l'impression que l'animosité entre les publics respectifs était feinte. Peut-être nous trompons-nous ? Pas sûr !

Retour à la Guest House pour une longue visio avec notre Capucine particulièrement en forme et adorable.   

14/02/2009

A Amritsar

… et petit déjeuner presque au lit pour Madame car c'est la St Valentin !
Nous nous préparons pour aller visiter le Temple d'Or et les différents marchés qui l'entourent. Un coup de Tuk-tuk et on y est. Que de monde ! Cet endroit (qui est la Mecque des Sikhs) est magnifique. Après avoir quitté nos chaussures, lavé nos pieds et mis des foulards sur la tête, nous sommes admis dans l'enceinte du temple et en faisons le tour comme tout le monde (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre). Le temple d'or se trouve au milieu d'un grand bassin carré. Une large esplanade toute en marbre fait le tour du bassin, elle-même bordée à l'extérieur par des arcades et des bâtiments. Tout est blanc sauf… le temple au milieu de l'eau qui, comme son nom l'indique, est doré, de la coupole aux soubassements… et ça brille beaucoup au soleil. Les vêtements des femmes et les foulards des hommes apportent des touches très colorés. L'ensemble est vraiment superbe et nous savourons cette vision. De très nombreux fidèles se baignent dans le bassin, sûrement un bain purificateur dans cette eau qui doit être considérée comme sacrée, mais à nos yeux elle est surtout glacée… ça caille ! Dans l'un des bâtiments sous les arcades, il y a une cantine ouverte à tous les visiteurs et gratuite. Nous n'avons pas essayé.
La visite terminée, nous promenons dans le quartier et y faisons quelques emplettes avant de nous rassasier dans un bon resto assez class… C'est la St Valentin !
Retour à la Guest House, Internet et visio avec notre fille, avant de faire sauter le bouchon d'une bouteille de champagne local (très correct)…. Nous fêtons notre soirée de St Valentin !

15/02/2009

Départ d'Amritsar

Lever à 6h. Nous prenons notre petit déjeuner puis nous préparons. C'est avec une certaine appréhension que nous nous dirigeons vers la frontière. Nous faisons assez rapidement et sans soucis la sortie d'Inde, avec des policiers et douaniers très sympas. Simple visite de Prosper et 1 seul placard à ouvrir pour leur montrer l'intérieur… c'était pour la forme. Nous étions seuls.
Nous avons l'occasion de discuter avec des Suisses qui sont coincés là depuis 15 jours avec leurs ânes ! Eh oui, ils font Suisse-Himalaya à pieds et ont déjà parcouru 10000 Km depuis 2007. Mais là, les Indiens ne veulent pas laisser entrer leurs compagnons à 4 pattes et ils sont en pleine négociation avec le Ministère de l'Agriculture, l'Ambassade de Suisse, … on leur souhaite bonne chance.
Nous poursuivons la ligne droite et après 4 contrôles des passeports, 3 inscriptions dans des registres (les Indiens sont les rois incontestés de l'administration inutile), nous passons enfin le fameux portail et entrons en territoire Pakistanais. Là, les choses se passent plus simplement et rapidement car ils sont informatisés. En moins d'une demi-heure c'est terminé : passeports, carnet de passage en douane. Les différents locaux sont neufs et absolument vides, il n'y a que nous. Le dernier véhicule (en faisant exception des camions) est passé le 25 janvier !

Au total, il aura fallu à peine 2 heures. OUF !  nous sommes super contents et soulagés. Nous changeons quelques dollars US contre des roupies Pakistanaises et nous arrêtons pour déjeuner un peu plus loin.
La route vers Lahore est bonne et très jolie. Nous longeons un canal bordé d'arbres sur de nombreux kilomètres. Nous arrivons à faire un contournement de cette grande ville sans problème, pour nous retrouver sur la route de Multan. Nous faisons halte à quelques 50 kilomètres de Lahore, à Changa Manga.
Avec les coordonnées GPS que nous avions, André se présente dans la cour d'une grande maison où deux adorables fillettes, dans un anglais excellent, questionnent André et, comprenant ce que nous recherchions, l'accompagnent à la Rest House qui se trouve à peine à 200 mètres de là. Il se trouve que leur Papa, travaillant pour l'ONF local, est responsable de toute cette zone protégée. Elles ont carrément discuté pour nous avec les gens de la Rest House et voilà le résultat. Excellent ! Nous sommes carrément posés dans les jardins magnifiques, sous les Eucalyptus.
Comme j'étais restée dans la voiture, elles sont ensuite venues discuter avec moi et ont absolument tenu à me présenter leur famille et me montrer leur maison. J'ai rencontré toute la famille, du grand père à la tata en passant par la maman. Un accueil extraordinairement chaleureux, tout le monde voulait savoir tout sur nous, les questions fusaient et les fillettes n'étaient pas en reste. Elles sont même allé chercher un atlas pour que je leur montre où était notre maison et tous les pays que nous avions visités.

Depuis ce matin, nous avons pu apprécier l'extrême gentillesse de tous les pakistanais avec qui nous avons été en contact, sans compter les saluts et les sourires plein de chaleurs tout le long de la route, à la vue de Prosper. Nous apprécions aussi la façon de conduire beaucoup plus courtoise des pakistanais, chauffeurs de camions en tête, et le très bon état des routes. Les villages semblent beaucoup plus propres et moins "ruinés" qu'en Inde. Plein de petites échoppes mais aussi de vraies boutiques. Tout semble beaucoup plus "clean". Nous sommes impressionnés par le nombre de stations service : il y en a des dizaines sur quelques kms. La moitié d'entre elles sont dédiées au CNG (Gaz Naturel Compressé) à ne pas confondre avec le LPG sinon ça fait Boum !

Soirée tranquille au milieu des fleurs.

Etape à Changa Manga (Pakistan)

 

La suite sur le è Récit Pakistan

 

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